Medelci et Hillary Clinton La responsable américaine ne manquera donc d'aborder, avec ses homologues algériens, les réformes engagées en Algérie, à l'aune des révolutions arabes Ce n'est pas seulement pour faire le plein de kérosène de son avion que la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, fera une escale à Alger. Invitée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci qui se trouvait à Washington en janvier dernier, Mme Clinton sera l'hôte d'Alger ce samedi dans le cadre d'une visite officielle. Elle passera par le Maroc, qu'elle a eu à visiter au moins deux fois depuis son installation à la tête de la diplomatie américaine. Elle se rendra ensuite à Tunis où aura lieu la rencontre des amis de la Syrie. L'arrivée de la secrétaire d'Etat américaine coïncide avec une effervescence politique en prélude à des élections législatives que les décideurs algériens veulent propres et honnêtes. La responsable américaine ne manquera donc pas d'aborder, avec ses homologues algériens, les réformes engagées en Algérie, à l'aune des révolutions arabes. Le processus des réformes institutionnelles après une décennie d'un verrouillage politique et médiatique qui a fait plus de tort que de bien au pays. Si bien qu'on assiste aujourd'hui à une forte répulsion de la chose politique. La secrétaire d'Etat américaine prendra donc le pouls de cette effervescence à la veille des élections législatives. Les Etats-Unis «veulent voir l'Algérie dotée d'une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien», a affirmé Mme Clinton en janvier dernier à Washington. Elle a également estimé que «l'Algérie a entrepris des réformes très importantes», ajoutant que les Etats-Unis «félicitent le gouvernement algérien des récents efforts engagés par l'Algérie dans cette direction». Elle n'a pas omis de saluer l'augmentation prévue dans les textes du nombre de femmes qui devront prendre part aux prochaines élections législatives et les invitations lancées par le gouvernement aux observateurs internationaux pour ce rendez-vous électoral, ainsi que le projet d'ouverture du champ médiatique aux chaînes de télévision privées. Pour Mme Clinton, toutes ces réformes sont «tout à fait conformes à l'objectif d'une plus grande démocratisation à laquelle le gouvernement algérien s'est engagé».De même qu'elle abordera le cas algérien, s'il en est un, dans ce magma des révolutions arabes et dans cette aire géopolitique sous influence strictement française. Si l'Algérie a été le premier pays du continent africain à avoir conquis son indépendance les armes à la main, elle est également le seul pays arabe a avoir initié sa démocratisation, il y a de cela 23 ans. Mais la seule spécificité qu'on retient est qu'elle n'a pas connu de perturbation dans cette vague de révoltes arabes. Une spécificité qui lui attribue le rôle de zone-tampon dans la région. C'est dans ce registre que sera abordé le dossier libyen à l'occasion de cette visite. L'Algérie constitue la première digue à même de contenir les répercussions qui vont naître de la crise libyenne. La circulation des armes détournées des stocks de l'ex-armée d'El Gueddafi inquiète notamment le département d'Etat américain. Hillary Clinton approfondira la question avec ses homologues algériens. Qu'on ne s'y trompe pas. Le terrorisme reste en tête de liste des menaces contre les USA. Dans son dernier rapport sur la sécurité, le directeur du renseignement national, James Clapper, a indiqué à la commission spéciale du Sénat que des groupes régionaux affiliés continueront à promouvoir le plan d'action djihadiste. Et les groupes régionaux sont essentiellement Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) qui sévit dans la région du Sahel. Immense territoire s'étendant sur une superficie de 9 millions de km², le Sahel est aujourd'hui une zone très difficilement contrôlable. Insondable gisement énergétique mondial, de plus en plus convoité par les grandes puissances, zone charnière entre l'Afrique subsaharienne et la Méditerranée, ce vaste ensemble est devenu un sanctuaire dédié à l'insécurité. Et l'expérience de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et les fléaux dans cette région n'est pas à démontrer. Tous les officiels américains qui ont défilé à Alger l'ont reconnu. La secrétaire d'Etat américaine ne manquera pas d'aborder à Alger les relations économiques et les projets de son pays notamment dans les secteurs du médicament et de l'agroalimentaire. Et enfin, diplomatie oblige, s'ensuivront le 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie et les relation historiques entre les deux pays.