Abdallah Djaballah, président du FJD La conférence s'est déroulée dans un garage inachevé (en chantier?) au rez-de-chaussée d'une villa. Les journalistes invités, hier, pour la couverture de la conférence de presse du président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, sont stupéfaits Le nouveau siège de ce nouveau parti, non encore agréé, est une gigantesque villa de luxe située dans la localité de Bouchaoui, près de l'hôtel Dar Diaf. Cependant, la conférence s'est déroulée dans un garage inachevé (en chantier?) au rez-de-chaussée de cette villa. Le froid pénétrait de partout et les représentants de la presse ont dû supporter cette situation durant tout le temps qu'a duré la conférence, outre les 35 minutes de retard enregistrées par rapport au rendez-vous fixé.Innovation en matière de communication ou acte délibéré des responsables du FJD que certains soupçonnent d'être financés par des puissances étrangères?En tout cas, les journalistes ayant couvert la conférence auraient souhaité que celle-ci se soit déroulée dans l'ancien siège de cette formation à Bir Mourad Raïs.Quel message voulait donc passer le président du FJD en organisant sa conférence dans un garage? La question reste entière d'autant plus que le conférencier a refusé de commenter les soupçons de ceux qui lui reprochent d'être financé par des étrangers. Selon lui, les ressources du parti proviennent uniquement des cotisations des militants et de leurs dons. Et des militants, il en existe dans les 48 wilayas du pays et en force. C'est de cette force que M.Djaballah tire son assurance d'être majoritaire dans la prochaine Assemblée qui sera issue des élections législatives du 10 mai prochain.«Le FJD est qualifié pour remporter les élections plus que tout autre parti. Il n y a aucun doute qu'il va les remporter (...). On a l'ambition, et la confiance qu'on va gagner», a-t-il déclaré lors de la conférence.Abdallah Djaballah a noté que les islamistes ont remporté toutes les élections organisées en Algérie, regrettant que la fraude les en a privés.Mais combien de sièges aura le FJD à l'APN? Le conférencier ne sait pas car, explique-t-il, on n'a pas fait des sondages d'opinion sur la question. Ce qui est sûr, c'est que le travail a d'ores et déjà commencé. Le FJD installera ce vendredi la commission nationale des élections, qui installera à son tour, les commissions wilayales pour gérer les candidatures.Cependant, le fondateur des mouvements Islah et En Nahda croit que la victoire de son parti est tributaire d'une seule et unique condition: la transparence des élections.«Le système doit donner des garanties que ces élections soient libres et transparentes», a-t-il plaidé, proposant par là même, la création d'une commission indépendante de surveillance des élections.Pour lui, la commission de surveillance composée de magistrats ne peut être efficace dans un pays où les pouvoirs ne sont pas séparés et où la justice n'est pas indépendante.L'autre souci du conférencier réside dans le fichier électoral. Pour lui, il est inconcevable qu'un pays de 35 millions d'habitants compte 21 millions d'électeurs. M.Djaballah a indiqué qu'il y a des électeurs inscrits dans plusieurs localités, que des noms de morts ne sont pas encore rayés du fichier.Le FJD fera-t-il des listes communes avec les autres partis islamistes? Pas évident pour un Djaballah qui croit que son parti, à lui seul, peut remporter la majorité des sièges.L'ex-candidat aux élections présidentielles de 1999 a souligné que son parti n'a pas reçu officiellement une telle proposition, précisant que si tel est le cas, les instances de sa formation étudieront la question avant de trancher.Au passage, le conférencier a avoué son désespoir de l'issue d'une telle démarche après une trentaine de vaines tentatives et ce depuis 1976.Le conférencier s'est dit favorable aux alliances avec les autres partis au sein de l'assemblée après les élections, mais «cela se fera selon le nombre de députés de chaque parti».