Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), issu des Frères musulmans, a critiqué «l'échec» du gouvernement désigné par l'armée au pouvoir à remédier aux problèmes de l'Egypte, en renouvelant son appel à la formation d'un cabinet «d'entente nationale». «L'Egypte souffre toujours de crises économique et sécuritaire croissantes confirmant l'échec du gouvernement actuel», a affirmé le parti dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi. Le maintien du cabinet du Premier ministre Kamal al-Ganzouri «montre qu'il y a un désir clair de laisser davantage de crises à tout futur gouvernement», a-t-il ajouté. Le parti a de nouveau évoqué «la nécessité de former un gouvernement d'entente nationale exprimant les choix du peuple égyptien lors des élections législatives», largement remportées par les Frères musulmans à qui sont revenus 47% des sièges de l'Assemblée du peuple. La confrérie a récemment déjà fait part de son souhait que le gouvernement de transition soit limogé et remplacé par un cabinet qu'elle formerait. Le PLJ a par ailleurs «renouvelé son refus de l'insistance du gouvernement à emprunter à la Banque mondiale» et estime que «chercher des calmants pour remédier aux problèmes économiques soulève de nombreuses questions». «Nous avons de nombreuses ressources financières sur lesquelles on peut s'appuyer avant d'avoir recours aux emprunts extérieurs, à la Banque mondiale ou autre», a-t-il dit. L'Egypte avait approché la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) pour des prêts avant de décider en juin qu'il n'était pas souhaitable de leur demander un emprunt. Mais le gouvernement, confronté à une grave crise budgétaire et à la fonte accélérée de ses réserves en devises, a changé d'avis en novembre, et ouvert des négociations, pour un prêt de 3,2 milliards de dollars avec le FMI, depuis janvier. Il a aussi demandé un prêt d'un milliard USD à la Banque mondiale. Dans ce contexte, l'Egypte va signer un protocole d'accord avec le Fonds monétaire international (FMI) en mars pour un prêt de 3,2 milliards de dollars qu'elle avait refusé dans un premier temps, a indiqué le ministre des Finances égyptien, cité dimanche par les médias. Selon le journal gouvernemental al-Ahram, le ministre des Finances Moumtaz Saïd a affirmé qu'une délégation du FMI se rendrait au Caire le mois prochain pour signer l'accord prévoyant un prêt en trois phases. «Le taux d'intérêt du prêt s'élève à 1,2%, il servira à soutenir le budget 2012-2013», a précisé M.Saïd, selon al-Ahram. Le prêt sera versé en trois fois et le premier versement interviendra dès que l'accord aura été signé, a-t-il ajouté. L'Egypte avait refusé ce prêt l'an dernier, affirmant ne pas vouloir alourdir sa dette extérieure, mais a finalement revu sa position, les aides promises par des donateurs arabes et occidentaux n'ayant pas été versées.