A deux mois des législatives du 10 mai, les partis politiques se penchent sur la finalisation de leurs programmes économiques qu'ils préfèrent garder «secrets » jusqu'au début de la campagne électorale pour convaincre des citoyens généralement peu soucieux des doctrines partisanes mais très attentifs dès qu'il s'agit de l'amélioration de leur situation surtout en matière de pouvoir d'achat, d'emploi ou de logement. Contactés pour connaître le contenu de leurs programmes économiques, des partis politiques, notamment les plus anciens et ceux représentés dans l'actuel parlement, ont préféré attendre la compagne pour s'y prononcer. « Attendez le début de la compagne électorale et vous allez connaître tous les détails de notre programme économique », a répondu M. Kassa Aissi, responsable de la communication au FLN (Front de libération nationale). «Nous avons notre programme, adopté par le 9e congrès, à côté d'un programme électoral, où il est proposé 100 mesures économiques et autant de mesures à nous attendons le début de la campagne électorale pour développer nos idées », avait affirmé récemment Abdelaziz Belkhadem, Secrétaire général du FLN. Contacté à son tour, le porte parole du RND (Rassemblement national démocratique) M. Miloud Chorfi a déclaré que son parti «ne pouvait pas dévoiler son programme économique avant la campagne et c'est tout à fait normal car on craint le plagiat à d'ailleurs le programme n'est même pas finalisé ». Le chargé de communication du MSP (Mouvement pour la société et la paix), Kamel Mida, a par ailleurs promis de répondre à la question par courrier électronique sans pour autant le faire. Les responsables de la communication du FFS (Front des forces socialistes), Chaafaâ Bouaiche ainsi que du PT (Parti des travailleurs), Djelloul Djoudi ont également promis de se prononcer sur la question « dans les prochains jours ». Une recherche à travers les programmes et textes de référence de ces partis permet tout de même d'y recenser quelques propositions économiques qui, à l'exception de celles du PT, se croisent souvent, les trois partis en question formaient la « coalition présidentielle », avant que le MSP ne fait défection dernièrement avec l'annonce de la date des législatives. Le FLN, par exemple, estime, selon son programme adopté en 2005 lors du 8ème congrès, qu'il est «impossible de concevoir un développement économique, social et culturel du pays sans prendre en compte la globalisation qui domine le monde » et que l'avenir de l'Algérie ne peut se construire qu'à travers un lien étroit avec les groupements régionaux comme lUE, l'UMA, l'UA ou encore l'OMC. C'est ainsi que le plus ancien des partis trouve que l'économie de marché est susceptible de créer l'efficacité économique au sein de l'entreprise mais exige, en même temps, le renforcement des moyens de prospection et de planification. Le parti promet, lit-on dans son programme des précédentes législatives, «de renforcer les privatisations et le partenariat à même de moderniser l'outil de production, améliorer la compétitivité de nos entreprises, créer de la richesse et de l'emploi ». L'agriculture, l'industrie, le BTPH, les télécoms et les services sont, selon le même parti, les secteurs susceptibles de devenir de moteur de la croissance hors hydrocarbures en Algérie.