Les prix sont inabordables Les observateurs sont unanimes à dire que cette perturbation du marché exhale de forts relents d'une déstabilisation programmée. C'est un véritable SOS que vient de lancer la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) à l'endroit du gouvernement. Elle a appelé, hier, l'Exécutif à agir et à activer les leviers de contrôle des produits de large consommation, prévus par la loi sur la concurrence. Cela, dans le but de mettre fin à la flambée injustifiée des prix de ces produits. La FAC réclame ainsi l'intervention urgente de l'Etat pour mettre fin à cette flambée des prix à travers l'activation de la loi modifiée et complétée sur la concurrence, précise la fédération dans un communiqué. Aucune accalmie n'a été constatée sur le marché où les prix des fruits et légumes et des produits de large consommation ont atteint des niveaux inimaginables. Le drame c'est que la flambée ne se limite plus aux fruits et légumes mais également aux légumes secs. Elle touche pratiquement tous les autres services, ce qui présage d'une situation sociale des plus explosives. Ces augmentations injustifiées accentuent en effet, les frustration d'une société déjà excédée par le poids de la bureaucratie et des injustices. Depuis janvier 2011, ce mécontentement social n'a cessé de s'exprimer à travers des manifestations de rue. Jamais en effet, l'Algérie n'a connu autant d'émeutes et de protestations depuis l'Indépendance. Cette fois-ci, l'heure est grave et la situation est dangereuse. Il convient d'agir vite et efficacement en vue d'assouplir cette tension sociale. La loi sur la concurrence prévoit en cas de perturbation sensible du marché, le recours à la fixation, au plafonnement ou à l'homologation des marges et des prix de biens et services afin de lutter contre la spéculation sous toutes ses formes et la préservation du pouvoir d'achat du consommateur, ajoute-t-on de même source. Conformément à cette loi, le gouvernement peut également «intervenir en cas de hausses excessives et injustifiées des prix provoquées, notamment, par une grave perturbation du marché, une calamité, des difficultés durables d'approvisionnement dans un secteur d'activité donné ou une zone géographique déterminée ou par des situations de monopoles naturels». En outre, la FAC suggère entre autres «le renforcement du contrôle intersectoriel afin de réduire les effets de la spéculation, l'inondation du marché par les produits qui connaissent une augmentation non justifiée, et cela par le recours à l'importation temporaire, la révision du plafonnement des prix de certains produits de base». La fédération appelle également à la nécessité d'installer le Conseil de la concurrence, qui sera l'autorité de régulation du marché dont la mission première est l'instauration d'une concurrence loyale réglementée entre les opérateurs économiques et enfin prendre des mesures pour lutter contre l'inflation. L'appel de la fédération intervient suite aux perturbations constatées sur le marché et la «montée excessive et non justifiée» des prix des produits de large consommation tels les fruits et légumes, les viandes et poissons ainsi que certains services de base (santé et transports). L'appel à la régulation du marché est si pressant que la misère semble gagner du terrain inexorablement en touchant des catégories vulnérables de la société. La conjoncture dans laquelle intervient cette folie des prix sur le marché est particulière: l'Algérie se prépare à l'une des échéances électorales les plus importantes de son histoire à savoir les élections législatives du 10 mai prochain. Qui est derrière ce pourrissement? A qui profite-t-il? Les observateurs sont unanimes à dire que cette perturbation du marché exhale de forts relents d'une entreprise de déstabilisation programmée.