Même mort, Zabana dérange encore les nostalgiques de l'Algérie française Les principaux responsables de festivals en France inscriraient le film en compétition dans les importants festivals dans le monde. «La non-sélection du film Zabana, à Cannes a été bénéfique pour le film et lui a donné beaucoup de crédit au niveau des festivals internationaux», c'est en ces termes que le réalisateur Saïd Ould Khelifa a réagi pour la première fois depuis le refus du comité de sélection du Festival de Cannes d'inscrire le film algérien en compétition officielle. Et pourtant, lors de la Journée Algérie organisée par l'Aarc à Cannes, on avait l'impression que le film algérien était sélectionné en raison de la sollicitation des médias internationaux pour le réalisateur et le héros du film Imed Bencheni. Il était difficile de se frayer un chemin dans le stand Algérie, installé entre le stand de l'Irlande et celui du Liban. Plusieurs personnalités du cinéma comme Rachid Bouchareb, Jean Bréah, Malek Bensmaïl, Mohamed et Yamina Chouikh, mais aussi des directeurs des plus importants festivals internationaux, tels que Berlin, Dubaï, Abou Dhabi, Bruxelles, Lausanne, Amman et bien sûr les principaux responsables de festivals en France, sont venus découvrir les quelques extraits que l'Aarc, coproducteur du film, mais aussi pour discuter avec le réalisateur et le producteur Yacine Laloui, la possibilité d'inscrire le film en compétition dans les importants festivals dans le monde. De nombreux journalistes étaient également venus assister à cette rencontre conviviale entre professionnels algériens et internationaux. Cet événement était aussi une occasion pour l'Algérie d'imposer son image de producteur efficace dans le domaine cinématographique. Le seul hic demeure l'absence du lauréat de la Palme d'or, Mohamed Lakhdar Hamina et le seul réalisateur algérien sélectionné à Cannes, Merzak Allouache, dont le film est très attendu. Quoi qu'il en soit, cet événement est une occasion de faire du réseautage pour se préparer à la participation aux prochains festivals internationaux. A ce sujet, l'Aarc, organisateur mandaté par le ministère de la Culture, a présenté des bandes annonces de ses prochaines productions: Zabana bien sûr, mais aussi Karl Marx, une coproduction algéro-américaine réalisée par le cinéaste franco-américain, Philippe Diaz, sur le séjour effectué à Alger par Karl Marx au printemps de 1882. L'Aarc a également présenté des bandes annonces des films qui attendent d'être vus comme Parfums d'Alger de Rachid Benhadj mais aussi, L'Andalou de Mohamed Chouikh, qui était présent à cette Journée Algérie à Cannes.Enfin, à noter l'absence des Egyptiens à ce seul événement arabe du vendredi sur la Croisette. L'Egypte qui a pourtant partagé la perte de notre diva nationale Warda El Djazarïa, n'a pas cru s'associer à l'événement algérien. La disparition de la diva était très commentée par les cinéastes et les comédiens algériens et français présents à cette rencontre conviviale. La veille, l'Egypte présentait son seul film, en compétition: Après la bataille de Yousri Nasrallah. Le premier de l'après-révolution arabe n'a pas tenu ses promesses. A travers deux personnages: Rim, une jeune femme instruite, indépendante et engagée dans la révolution et Mahmoud, l'un des cavaliers illettrés et pauvres qui ont attaqué les manifestants place Tahrir pendant la révolution. Quelques heures avant la montée des marches, le réalisateur avait déclaré que son film était avant tout un message de paix pour le Monde arabe.