Certains voyaient même qu'El-Kseur est là «tout juste pour mettre la Cicb devant le fait accompli.» Les délégués de la coordination intercommunale de Béjaïa s'étaient retrouvés dans la nuit de vendredi à samedi pour une rencontre extraordinaire durant laquelle on aura tout vu, sauf la réconciliation qui, faut-il le souligner, était omniprésente avant le début des travaux. La brèche ouverte au CSC d'El-Kseur qui, au prix de sa reconnaissance officielle du document de mise en oeuvre, élaboré par la Cicb à Akfadou, a obtenu le statut de participant à part entière au conclave. Dès l'ouverture des débats autour des points à inscrire à l'ordre du jour, des voix de plus en plus nombreuses s'élevèrent, non pas pour rejeter la réconciliation qui prend forme, mais exiger l'inscription du «cas d'El-Kseur» comme un point distinct des autres. L'invité-surprise pour les uns et attendu pour les autres «devait plus à ses camarades de l'intercommunale», estiment les nombreux intervenants, qui jugeaient que «le CSC d'El-Kseur et son porte-parole étaient allés trop loin dans leurs déclarations publiques pour que l'on puisse aussi facilement effacer l'ardoise». Outre sa reconnaissance au document de mise en oeuvre de la Cicb, le CSC «devrait formuler ses excuses publiques à la Cicb et retirer toutes les accusations proférées contre les délégués de la même structure», soutenaient avec insistance les nombreux intervenants, visiblement déterminés à ne pas céder d'un iota sur la position quasiment consensuelle. Les représentants d'El-Kseur, dont la présence paraissait, au fil du temps, motivée uniquement par le souci d'amener la Cicb à cautionner une rencontre dite de «réunification», ne l'entendaient pas de la même oreille. Tout en se positionnant favorables à une rencontre de vérité où tout un chacun répondra de ses faits et gestes, ils défendaient l'idée soumise par la coordination d'Amizour consistant en des retrouvailles avant l'interwilayas. Non! rétorquè-rent les autres coordinations en faisant remarquer à l'assistance que «la Cicb doit se démarquer publiquement de la rencontre demain à El-Kseur si les initiateurs la maintiennent». Certains voyaient même qu'El-Kseur est là «tout juste pour mettre la Cicb devant le fait accompli». De palabres en palabres, le conclave s'enlisait au fur et à mesure et permettait aussi de dévoiler les intentions des uns et des autres qui campaient sur leurs positions. Après la pause-café, les choses allaient connaître une tout autre tournure. Ce qui a été évité jusque-là allait se produire lorsque le président de la séance proposa la rédaction d'une déclaration où il sera mentionné «le consensus autour du document de la Cicb et réitérer la position du mouvement par rapport au dialogue». Le CSC se dévoile et s'oppose non seulement à la rédaction de la déclaration, mais se réserve aussi le droit d'apporter son point de vue sur le document de la Cicb. Dans la salle, c'est la colère alors que l'horloge indiquait 15h et que l'ordre du jour n'était même pas adopté. Les esprits s'étaient tellement échauffés qu'on a failli en arriver aux mains. Le CSC d'El-Kseur claque la porte. Les travaux se sont poursuivis sans pour autant arriver à un consensus. Fatigués, les participants décident d'ajourner cette rencontre qui restera ouverte jusqu'à jeudi prochain. Une rencontre qui promet des surprises à en croire les commentaires des uns et des autres. De ce fait, il n'est pas à écarter des mesures d'exclusion semblables à celles décidées par la Cadc.