Le climat de suspicion a contraint la présidence tournante à temporiser. Prévue initialement pour hier, la réponse de la Cicb à l'appel du chef du gouvernement pour un dialogue de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur ne sera connue qu'aujourd'hui, à l'issue de la rencontre d'Amizour qui se poursuivra aujourd'hui à partir de 15 heures. En effet, le climat de suspicion et de doute, qui a régné en maître avant le début des travaux de la rencontre devant avoir lieu dans la nuit de lundi à mardi, a contraint la présidence tournante de la Cicb à temporiser pour sauver, une fois de plus, la cohésion du mouvement après une union fragile retrouvée sous les auspices de la coordination de Seddouk. L'esprit revanchard des uns et le renforcement opéré par les autres ont semé le doute avant même l'ouverture des travaux. Dans les coulisses, certains ne jurent que par la remise en cause des accords conclus à Seddouk. Commentant les déclarations des uns et des autres portant sur la réconciliation, certaines coordinations ont fait une véritable volte-face qui n'était pas de bon augure. Un véritable coup de théâtre se profilait à l'horizon au fur et à mesure que les délégations arrivaient sur les lieux de la rencontre. De nouveaux délégués ont été remarqués à la tête des coordinations absentes depuis des mois aux rencontres de la Cicb. D'autres délégués inconnus dans le mouvement étaient aussi présents sur les lieux prétendant représenter des communes qui n'ont jamais figuré sur le listing de la Cicb. Bref, un piège était franchement tendu. Parallèlement dans les coulisses, une séance de concertation se tenait dans une autre salle avec la coordination de Semaoun venue avec une position arrêtée de nature à faire voler en éclats la fragile réconciliation. Durant cinq longues heures des délégués de la Cicb se relayent pour la convaincre de revenir sur sa décision, mais en vain, devant l'intransigeance de quelques délégués de la coordination de Semaoun. Pendant ce temps, l'impatience gagnait les autres coordinations, qui après consultation décidèrent de se retirer à El-Kseur pour une réunion qui a débouché sur un certain nombre de décisions. Ces dernières sont apparemment déjà remises en cause puisque certains délégués, ayant pris part à cette rencontre, ont confirmé leur participation tandis que d'autres ont, semble-t-il, fait un trait sur cette rencontre. Devant cette présence massive, loin d'être innocente et ce climat délétère, la présidence tournante de la Cicb a opté pour un léger report du conclave extraordinaire pour aujourd'hui. Dans un appel lancé conjointement par Ali Gherbi et Farès Oudjedi sur les ondes de Radio Soummam «l'ensemble des coordinations sont conviées à être au rendez-vous d'aujourd'hui à Amizour pour être à la hauteur des aspirations de la population», déclaraient-ils avant de poursuivre que « les citoyens attendent que nous transcendions nos différends pour nous consacrer à l'essentiel et trouver une issue honnête, digne et responsable». Qualifiant le conclave qui reprend aujourd'hui de «fraternité à même de sceller l'union retrouvée et donner une réponse aux autorités de l'Etat», les deux intervenants ont fait preuve d'une grande sensibilité par rapport à la gravité de la situation. Contacté à son tour, le président du conclave, Khoudir Benouaret, abonde dans le même sens: «Vu le grand nombre de coordinations présentes dont certaines sont nouvelles et d'autres ayant rejoint de nouveau les rangs montrant ainsi la volonté et l'intérêt présents chez tout le monde pour consolider la Cicb et continuer le travail dans l'union, nous avons préféré consacrer ce premier contact au complément d'information. C'est pour cela que nous avons jugé utile de laisser cette rencontre ouverte jusqu'à aujourd'hui pour donner une suite à l'appel d'Ouyahia.» Notons enfin, que dans un communiqué de presse parvenu hier à notre bureau, la coordination intercommunale de Béjaïa confirme la tenue du conclave interwilayas, ce jeudi à 17h dans la commune de Boudjellil.