Des mots rien que des mots... Le ministre du Commerce, depuis sa nomination à ce poste en mai 2010, n'a tenu aucune de ses promesses. Mustapha Benbada, qui avait déclaré le 28 juin 2012, lors d'un point de presse, en marge de la visite qu'il a effectuée dans la wilaya de Mostaganem (ouest du pays), que «toutes les conditions sont réunies pour assurer une disponibilité des différents produits durant ce mois sacré, qu'il s'agisse des céréales, de la semoule, de la farine, des légumes secs, du lait et de ses dérivés, des viandes, des fruits et des légumes frais» et que «les marchés enregistreront une abondance des produits à des prix abordables pour le consommateur», vient de subir un camouflet. Les prix ont flambé. Celui de la viande ovine a atteint 1300 DA le kg, le poulet 400 DA le kg, la courgette 120 DA, les pois chiches 300 DA...La série est longue. «6000 agents répartis entre 3000 brigades seront mobilisés à l'échelle nationale durant le mois sacré de Ramadhan pour assurer le contrôle des marchés et les pratiques commerciales et veiller à l'hygiène des lieux et à la sécurité des produits», avait-il assuré le même jour. Des propos remis en cause par la déclaration du directeur du contrôle de la qualité et de la répression de la fraude de son propre ministère. Il y aurait un déficit d'effectifs en agents de contrôle, qui ne dépasseraient pas actuellement les 3500 employés selon Noureddine Laouar, a rapporté l'APS dans une dépêche datée du 19 juillet. Le ministère a décidé de recruter 2500 agents supplémentaires pour renforcer le dispositif de contrôle de qualité durant ce mois de Ramadhan, a-t-il ajouté. Benbada a-t-il gonflé volontairement le nombre des contrôleurs? La question est posée. En tous les cas s'ils existent on n'aura pas senti leur présence. La flambée des prix en témoigne alors que le pain, les gâteaux...se vendent à même les trottoirs. «Le contrôle des pratiques commerciales cible principalement tous les prix réglementés et la lutte contre la spéculation et la rétention des stocks... en cas d'infraction ou de manoeuvre spéculative, les opérateurs économiques concernés sont passibles de sanctions allant de la saisie des produits jusqu'à la fermeture des locaux et la poursuite judiciaire», avait affirmé Abdelhamid Chibani le directeur du contrôle des pratiques commerciales du ministère du Commerce. On attend toujours que cette armée fantomatique se manifeste pour réprimer les hors-la-loi. Le secteur de l'informel et son bras armé -les spéculateurs- ont mis en échec toute la stratégie et le dispositif annoncés par le ministre du Commerce pour les neutraliser pendant le mois de Ramadhan. Un échec sur toute la ligne. Retentissant mais attendu. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que plus aucun Algérien ne croît aux discours du successeur d'El Hachemi Djaâboub et que les moyens utilisés pour mener bataille contre ceux qui contrôlent ce créneau juteux sont dérisoires et inappropriés. Chaque année à l'approche du mois sacré ce sont les mêmes propos qui sont servis pour faire croire que les dispositions qui doivent être prises auront raison de la hausse des prix que n'explique que l'appât du gain. Quels sont ces moyens mis en oeuvre pour faire échec à la spéculation? Les pouvoirs publics ont recours à l'importation des viandes congelées, des céréales, du citron...au contrôle renforcé des commerces et des marchés...Une stratégie qui a déjà montré ses limites et fait chou blanc depuis de nombreuses années. Peu importe. Le ministre du Commerce s'entête sans toutefois battre sa coulpe. Il récidive mais n'avouera pas son échec. La flambée des prix est un phénomène auquel font face les Algériens toute l'année, sans interruption. C'est cependant, durant le mois du Ramadhan, celui de la Rahma qu'elle sévit sans pitié. C'est durant cette période que l'addition se corse. Mustapha Benbada n'a pris connaissance, que tout récemment, du calvaire que vivent les Algériens, de la hausse des produits de large consommation, des fruits et légumes et des viandes et de celle qui a happé, chemin faisant, le lait en sachet. Un fléau qui frappe et fait des dégâts de façon ininterrompue dont il a pris connaissance au moins depuis le mois de mai 2010, année de sa nomination à la tête du ministère du Commerce...