Un trafic juteux Les faits remontent au mois d'octobre dernier lorsque la police a arrêté neuf personnes pour mise en vente de documents administratifs. Sept accusés dans l'affaire de trafic de documents à la mairie de Tizi Ouzou ont comparu hier devant le juge près le tribunal de Tizi Ouzou. Alors que les plaidoiries se poursuivaient encore, le procureur a requis des peines de trois ans de prison ferme. Au sujet des trois autres appelés à comparaître, c'est la stricte application des textes que le procureur a suggérée. En fait, les faits remontent au mois d'octobre dernier lorsque la police a arrêté neuf personnes pour mise en vente de documents administratifs comme les extraits de naissance N°12. Présentés au parquet, les premiers mis en cause sont accusés d'usage inconsidéré de la profession alors que les autres comparaîtront pour participation à ces méfaits. Comble de malheur pour cette commune, cette affaire n'est pas la première. Et, hélas, elle n'est pas la dernière. Actuellement, dix-sept personnes sont arrêtées pour les mêmes chefs d'inculpation et la plus grande partie est derrière les barreaux alors que les autres sont appelés à comparaître. La police a agi après avoir arrêté une personne en possession de documents officiels d'état civil, entre autres un certificat de vie et un certificat de décès, tous deux portant la même date et non cachetés, des livrets de famille, des pièces d'identité, et des imprimés d'état civil vierges, et d'un cachet rond de l'APC de Tizi Ouzou ainsi qu'une griffe portant le nom d'un employé du service social. Les investigations entreprises ont mené vers le constat que l'employé mis en cause a établi à maintes reprises, un certificat de vie d'une personne handicapée, décédée en 2000 qu'il faisait viser par des employés de l'état civil, au profit du frère de la défunte pour lui permettre de bénéficier de la pension de handicapé, moyennant une commission en espèces. La multiplication des affaires de ce genre est un fait qui conforte à bien des égards la mauvaise image qu'à la population de la mairie de Tizi Ouzou. Depuis quelques années, les citoyens ne parvenaient plus à se faire établir un document administratif des plus insignifiants sans l'intervention d'une connaissance. Une chaîne s'allonge quotidiennement devant l'entrée principale et les plus sûrs de passer au guichet sont ceux qui se sont levé à 4h du matin. L'on retrouve des gens venus de Boumerdès, de Tizi Ouzou et de Bouira. Le document le plus difficile à obtenir et qui coûte de l'argent est l'acte de naissance n°12. En fait, les coups de balai donnés par la police ne feront que le plus grand bien à cette mairie de la plus grande et importante commune de la wilaya. Mais, les connaisseurs dans les affaires de l'administration restent sceptiques. Ces derniers doutent en effet de l'efficacité de cette surveillance rapprochée» si celle-ci n'est pas accompagnée d'une part, d'une réelle politique de la levée des entraves bureaucratiques à tous les niveaux. Des anciens de cette administration en retraite préconisent, en second lieu, d'alléger les dossiers à fournir dans différents cas. C'est aussi une façon de prévenir le gaspillage du papier.