La valorisation du patrimoine national est une affaire de conscience, de culture et de personnalité. Ayoub, le célèbre caricaturiste du Quotidien El Khabar a eu droit à un hommage significatif, la soirée du 1er janvier 2013 à la Maison de la presse Tahar-Djaout au 1er-Mai à Alger. Organisé par l'établissement Média Club, plus de 30 tableaux de ce géant de la caricature de la presse nationale et internationale, sont exposés pour une durée de 30 jours à partir du 2 janvier 2013. Abordant intelligemment les sujets tabous, tel que la censure, la confiscation des valeurs ancestrales, nationales et universelles, Ayoub s'attaque non pas contre des personnes et des parties en tant que telles, mais surtout contre les idées obscures, néfastes qui portent atteinte à la société entière. Pétri de valeurs inestimables et ce n'est pas parce qu'il est un confrère qu'on doit l'épargner pour une raison ou une autre, mais le caricaturiste dessine des caricatures contre sa propre personne dans un esprit autocrique, afin de dire aux autres «nul n'est maître sur terre», «nul n'est prophète dans son pays» mais aussi, personne ne peut arrêter la marche des hommes libres et dignes de leur indépendance d'esprit et moralité. Egal à lui-même, Ayoub «jeune» de 60 ans environ, nous rappelle la modestie et l'ouverture d'esprit de feu Kateb Yacine, qui écoute même ses propres ennemis, sans pour autant dégager un sentiment de haine, de vengeance ou de violence. «Il y a des gens qui sont venus même de l'étranger pour me conseiller d'être vigilant ou d'éviter des caricatures contre le culte des personnes, mais, ils se trompent de temps et de personnes. J'ai réagi contre ces propres gens qui se placent comme gardiens de la moralité et des valeurs de l'homme depuis», dit-il, calmement, durant la soirée de lundi dernier, dans une rencontre conviviale à la Maison de la presse Tahar-Djaout à Alger. En tout état de cause, la valorisation des valeurs est une affaire de conscience, de culture et de personnalité quel que soit l'environnement dans lequel on évolue. Soutenus par de nombreux journalistes et artistes qui sont venus marquer de leur présence le combat pacifique et ô combien «engagé dans les causes justes des peuples», c'est exactement le même esprit et culture d'Ayoub que l'on retrouve dans ses dessins et sa vie quotidienne. Wahab, responsable de l'établissement Média Club, ne jure que par le principe de la valorisation des valeurs. «Tout ce que je fais en faveur de la presse et des artistes algériens, ressort du sentiment patriotique, considération et respect à tous tous ceux et celles qui ont sacrifié leur vie pour l'indépendance, la liberté et la démocratie», dit-il, en marge de la rencontre. Très peu de gens comprennent les souffrances des autres. Des milliers de personnes consacrent leur vie pour l'intérêt général et le respect de nos valeurs, mais très peu mettent la main dans la poche et consacrent un minimum de leur temps, ne serait-ce que par esprit et culture de reconnaissance. Des dizaines de caricatures inédites et des images géantes de la Révolution algérienne seront exposées durant plus d'un mois à Média Club à la Maison de la presse Tahar-Djaout, afin de valoriser le patrimoine national dans toutes ses dimensions. Bonne année et meilleurs voeux à tous.