Inscrite dans le cadre du plan d'urgence national décidé par les hautes autorités de l'état afin de parer aux pics de consommation en énergie électrique pendant la saison estivale notamment, une nouvelle centrale électrique est destinée à la wilaya de Béjaïa. D'une puissance de 160 mégawatts sa la mise en production est attendue pour le mois de mai prochain à Amizour (25 km au sud de Béjaïa). Elle risque d'être transférée dans les plus brefs délais à la wilaya de Jijel pour cause d'opposition, une fois de trop. Elle vise à apporter une production supplémentaire de sorte à répondre à l'augmentation croissante de l'électricité et améliorer de façon notable la viabilité de l'ensemble du réseau électrique de la wilaya. Une opposition, en somme, différente des autres, largement répandue dans la wilaya de Béjaïa. Elle nous vient d'une Eurl de la direction des services agricoles qui estime que le terrain, domaine privé de l'état, d'une superficie de 12 hectares sise à Amizour, est à vocation agricole. Voilà un véritable pavé que l'une des directions de wilaya jette dans la mare. Ainsi, après les oppositions des citoyens, c'est au tour d'une direction de wilaya de se manifester contre un projet d'utilité publique et d'intérêt général. Quel rôle incombe au premier responsable de la wilaya, étant donné qu'il s'agit d'une opposition de l'une de ses directions? Le déplacement de quatre P-DG des différentes filiales de Sonelgaz ces derniers jours pour le lancement des travaux de ladite centrale n'a pas abouti: «C'est un projet d'utilité publique qui rentre dans le cadre du plan d'urgence. Nous sommes en retard dans sa réalisation à Béjaïa. Son transfert à la wilaya de Jijel s'avère imminent» ont laissé entendre les cadres de Sonelgaz au directeur de wilaya de distribution d'électricité et gaz avant leur retour à Alger. Ainsi, dans une conférence de presse organisée avant-hier dans l'après-midi pour présenter le plan d'urgence 2013/2014, le directeur de la distribuion d'électricité et gaz, M. Bouchareb, a tout simplement tiré la sonnette d'alarme pour sauvegarder ce grand projet tout en alertant sur les difficultés qui en découleraient en matière d'énergie électrique pour la wilaya dans le proche avenir. Comme il a aussi alerté sur les contraintes liées aux différentes oppositions qui freinent sérieusement certains projets d'énergie électrique dont, entre autres, la réalisation de trois postes de transformation électrique, prévus respectivement à Boukhlifa (220/60 kV), à 12 km à l'est de Béjaïa, Sidi Bouderham (60/30 kva) sur les hauteurs nord-ouest de Béjaïa et Allaghène (60/30 kva) entre Akbou et Tazmalt d'une part, et l'extension du réseau gazier notamment, d'autre part. A cet effet, il a dévoilé le plan d'urgence qui consiste en l'installation de 490 nouveaux postes répartis sur quatre semestres (2013/2014) dont l'estimation financière est de l'ordre de 2530MDA. 100 postes seront réceptionnés durant le premier semestre 2013 pour un réseau MT/BT de 70km. Quant au programme d'alimentation en énergie gazière durant l'année 2012, 12 localités ont été raccordées et mises en service totalisant 94km et 3 666 branchements. Quant au reste du programme, dont la clôture est attendue pour le premier trimestre 2013, il englobe cinq localités pour 175km et 5 422 branchements. En outre, comme chaque année, en cette période hivernale où la consommation en énergie électrique atteint son summum, la direction de Béjaïa a déjà entamé depuis le mois d'octobre dernier sa campagne de sensibilisation contre les risques de gaz à travers la radio Soummam, des établissements scolaires, et autres affiches murales dans les différents quartiers, notamment les nouvelles habitations récemment raccordées en énergie gazière.