Certaines sociétés qui engrangent des millions de dollars s'envolent parfois avec le pactole sans honorer leurs engagements Dans cette jungle imposée par la mondialisation, quels sont les outils législatifs, les moyens «politiques» dont dispose l'Algérie pour se prémunir? L'Algérie ne manque pas de liquidités. Le «monde financier» le sait tellement bien, que nous sommes plus que fréquentables! Plutôt chouchoutés! Des visites se succèdent... Bizarrement, on manque à tout le monde. Les délégations étrangères défilent chaque jour à Alger. L'aéroport international Houari Boumediene ne désemplit pas. Les rencontres d'affaires sont organisées chaque jour. Du soleil pour ne perturber aucun RDV. Les étrangers dans leurs conquêtes, se surpassent par la séduction! Qu'ont-ils fait de leurs proies, plutôt de leurs marchés, une fois conquis? Les retards dans les travaux, par conséquent le dépassement des délais de réalisation, parfois de plusieurs mois, n'ont épargné aucun secteur. Si pour les entreprises nationales, la réputation dans la lenteur d'exécution de leurs plans de charges est faite depuis longtemps, d'aucuns pensaient que pour les firmes étrangères, de nouvelles donnes seraient de mise. Eh ben non! Ces sociétés qui engrangent des millions voir des milliards de dollars s'envolent parfois avec le pactole sans honorer leurs engagements. A l'image de Zarode, société russe qui s'est vue confier un projet par l'Onid (office national de l'irrigation et du drainage) ou bien Cojaal, société japonaise chargée de réaliser une partie de l'autoroute Est-Ouest par l'Ana (Agence nationale des autoroute), exactement dans sa partie Est, à Constantine. Le même constat peut être fait pour Butec, société libanaise qui s'est vue confier un projet par l'ONA (Office national des assimilants) dans le Qud algérien à Tamanrasset, et à Oran pour la Saipem (compagnie italienne spécialisée dans la recherche et le forage pétrolier) qui réalise un projet pour Sonatrach. D'autres sociétés n'échappent pas à ce triste bilan: Kbrii, société américaine qui réalise un projet au complexe de Skikda pour la Sonatrach, Lead, société des Emirats arabes unis, en groupement avec Saipem à Hassi Messaoud et Oran, Nastram société Iranienne qui réalise un projet pour Sonatrach à Biskra, plus exactement pour sa filiale TRC (transport par canalisation), Yapi, société turque qui réalise un projet pour l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), Iosis, société française qui réalise le stade à Baraki, le fameux «Grand Stade d'Alger», SMI canadienne accuse un terrible retard dans la réalisation de la nouvelle tour d'Air Algérie Senotech, societé chinoise, chargée de la réalisation d'une base de vie pour la Sonatrach, qui a vu son délai de réalisation tout simplement doubler pour passer de 14 à 28 mois. La question qui reste à poser est de savoir quels sont les moyens que se donne l'Etat pour contraindre ces opérateurs à honorer leurs engagements et éventuellement combler ces retards qui pénalisent le citoyen et par la même occasion représentent des pertes sèches pour l'économie nationale et un retard dans le développement. L'Algérie offre un décor sinistre. Elle est surtout un véritable chantier à ciel ouvert, laissé à l'abandon et aux puissants «corbeaux-politico-financiers étrangers». Tous les secteurs reflètent malheureusement cette triste réalité. Et cela dure depuis des années. Côté officiel, les institutions en charge de ces projets à l'arrêt ne sont pas inquiétées outre mesure. Personne pour leur demander des comptes. La représentation nationale est concernée à plus d'un titre! Voilà une situation qui doit interpeller nos députés pour une enquête parlementaire! À moins que...