Une vue du tribunal de Blida Pour les observateurs, ce procès ne sera qu'un avant-goût de la suite qui sera réservée au dossier Sonatrach. Y aura-t-il de nouvelles révélations? Des noms de ministres, de P-DG et d'officiels seront-ils cités? Le procès en cassation de l'affaire Khalifa qui s'ouvre demain tient toute l'Algérie en haleine. Le suspense est encore plus grand, puisque ce procès intervient au moment où une autre affaire de corruption encore bien plus grave, focalise l'opinion nationale et internationale. Il s'agit de l'affaire dite Sonatrach II. Pour les observateurs, le procès qui s'ouvre demain à Blida ne sera qu'un avant-goût de la suite qui sera réservée au dossier Sonatrach dans lequel est impliqué l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. De nouveaux rebondissements ne sont pas à écarter. En tout cas, 75 accusés dans cette affaire El Khalifa Bank, comparaîtront demain devant le tribunal criminel près la cour de Blida, a indiqué le premier adjoint du procureur général de cette instance judiciaire, Zerg Erras Mohamed. «Des convocations ont été également envoyées à plus de 300 témoins», a-t-il ajouté, précisant que 50 parties civiles sont concernées par ce procès. Le même responsable a indiqué que le procès sera présidé par le juge Antar Menouar, expliquant qu'il ne pouvait prévoir la durée des audiences au vu du grand nombre d'accusés et de témoins. «La question dépend également de la seule appréciation du juge chargé de ce dossier», a-t-il précisé. La Cour suprême a décidé d'accepter, le 19 janvier 2012, les pourvois en cassation introduits par la défense et le ministère public dans cette affaire. Le tribunal criminel près la cour de Blida avait jugé cette affaire en première instance en mars 2007, en présence de 94 accusés. Il avait, par ailleurs jugé par contumace 10 accusés en fuite, dont le principal mis en cause, Abdelmoumène Rafik Khelifa. Les accusés avaient été jugés, notamment pour les chefs d'inculpation d'association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. Des peines allant jusqu'à la perpétuité avaient été prononcées à l'encontre des principaux accusés, dont le responsable du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khelifa. La justice avait été saisie pour cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté, en 2003, un trou de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque El Khalifa, rappelle-t-on. Voilà donc que cette affaire rebondit avec la perspective de révélations qui feront tomber de «grosses têtes»... Ce procès sera-t-il celui qui lancera le «nettoyage» de l'Algérie? Wait and see.