Depuis la nuit de samedi à dimanche la situation n'est pas encore calmée à Boudjima, commune située à quelque 22 km au nord de la ville de Tizi Ouzou. En effet, suite à des incidents qui se sont déroulés à l'intérieur d'un bar situé à proximité des habitations, les villageois s'en sont pris aux clients qui s'y trouvaient. C'est samedi dernier, aux environs de 21h, que des villageois se sont regroupés devant ces bars qui se trouvaient à proximité du village Isserajen. En colère, ces derniers, des dizaines, s'en sont pris au premier bar. La panique a contraint les clients qui s'y trouvaient à fuir dans toutes les directions. D'autres citoyens ont procédé parallèlement à la fermeture de l'axe routier qui relie cette commune à Ouaguenoun et Tizi Ouzou. Hier dans la journée, la colère n'a pas baissé malgré que les bars aient été fermés. La route était toujours fermée à la circulation au lieudit Alma Taghat. Les usagers ont dû contourner par la daïra de Makouda pour rejoindre la ville de Tizi-Ouzou. Par ailleurs, par cette action de colère, les citoyens de ce village ont voulu adresser un message clair aux autorités. Les populations ne sont pas contentes du laxisme des pouvoirs publics à l'égard de ces établissements qui infectent les villages de la Kabylie. Cependant, les plus touchés par la présence de ces bars sont les villageois qui habitent à proximité des bars. Ces lieux attirent souvent des individus suspects. Les citoyens craignent de passer la nuit par cette route. Certains affirment que faute d'insécurité les malades devaient attendre en souffrant toute la nuit alors qu'un établissement sanitaire se trouve juste à quelques kilomètres à Tikobaïne. Notons également que ces lieux se sont mis à proliférer à travers toute la Kabylie à partir du début des années 2000. Dans plusieurs communes, les citoyens se sont mobilisés pour les fermer, mais ces fermetures ne duraient qu'un instant. A maintes reprises, les forces de sécurité ont procédé à des arrestations de groupes de malfaiteurs activant dans les faux barrages et le proxénétisme. Enfin, il est à signaler que Boudjima est l'une des communes les plus pauvres de la wilaya de Tizi Ouzou. La seule activité lucrative dans cette bourgade est justement la vente d'alcool de façon légale ou illégale. Les citoyens, eux, attendent toujours des projets pour l'avenir de leurs enfants.