La région de Béjaïa est sujette ces derniers mois à des séismes fréquents qui ne sont pas sans susciter l'inquiétude tant au niveau des habitants que des autorités. Hier la Terre a encore fortement tremblé. C'était la énième secousse depuis le séisme de magnitude 5,3 sur l'échelle de Richter survenu le 29 novembre de l'année passée endommageant 3180 maisons dont 31 ont été classées zone rouge et 437 zone Vert 2. Le tremblement de terre d'hier était supérieur au regard de la magnitude, mais les dégâts étaient moindres en dépit du fait que les bâtisses ont été fragilisées par la toute première secousse de l'an dernier. En cinq mois, les secousses telluriques s'invitent à Béjaïa. Le mois de février aura été le plus mouvementé. Pas moins de trois séismes de faible intensité ont touché le territoire de la wilaya en l'espace de 28 jours. Au début du mois de mars, «Une secousse tellurique d'une magnitude de 3,6 sur l'échelle ouverte de Richter a été enregistrée vendredi à 19h 43 dans la wilaya de Béjaïa», indiquait récemment sur ces mêmes colonnes, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag). L'épicentre de la secousse, avait été localisé à 13 km au nord-est de Béjaïa (en mer), précise la même source. Une semaine avant, soit le 23 février, la même source rapportait une autre secousse de 3,7 sur l'échelle ouverte de Richter, dont l'épicentre a été localisé à 23 km en mer au nord-est de cette wilaya. Le 16 février dernier, une autre secousse de 3,3 sur l'échelle de Richter a été enregistrée, avec pour épicentre à 12 km au nord-est de cette wilaya. Le 18 décembre dernier, c'est-à-dire deux mois avant cette série de tremblements de terre, une secousse tellurique de magnitude 3,2 sur l'échelle de Richter a été localisée en mer à 6 km au nord-est de Béjaïa. Mais un mois plus tôt, Béjaïa avait connu un séisme de moyenne intensité. Elle avait été secouée, le 29 novembre dernier, par un séisme de 5,1 degrés sur l'échelle de Richter, qui avait fait neuf blessés. L'épicentre a été localisé en mer à 9 km au nord-est de Béjaïa. Les géophysiciens et géologues, estiment cette succession de secousses comme un bon signe, parce qu'elles permettent de libérer des énergies accumulées dans les entrailles de la Terre. En d'autres termes; ces petites secousses sont de nature à éviter de grand tremblements de terres meurtriers. C'est ce qu'avait confirmé sur ces mêmes colonnes, Farid Amrouche, chef du département de géologie de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. «C'est bon d'avoir de petits séismes qui permettent de dégager l'énergie accumulée par les entrailles de la Terre», avait-il confirmé à notre confrère qui l'a joint par téléphone. Plus explicitement, il citera les tremblements de terre qui ont touché Chlef. En 1954, il y a eu un tremblement de terre qui a détruit toute la ville. En 1980, il y a eu un autre tout aussi ravageur. Ces deux catastrophes naturelles ont été induites par l'absence de petites secousses. La Terre a accumulé beaucoup d'énergie qu'elle a dégagée en un seul et fort séisme. Coincée entre la plaque eurasiatique et la plaque africaine, l'Algérie est constamment en mouvement. Un système complexe de failles orientées est-ouest situées sur la partie côtière et montagneuse (Atlas tellien) du nord de l'Algérie qui va jusqu'en Turquie, avait expliqué le même scientifique.