«Le développement du tourisme est basé sur l'innovation sans cesse et la formation des ressources humaines», selon un des spécialistes du secteur du tourisme. «Le développement du tourisme est lié à la sécurité. Mais, malheureusement, ce n'est pas le cas dans les wilayas du Sud, notamment à Adrar et autres villes des frontières du pays», a déploré hier Mustapha Djebaïli, gérant de l'agence de voyages Gourara Tours de Timimoune à Adrar, à la clôture du 14e Salon international du tourisme. Avant d'ajouter que «depuis la dégradation de la situation au Mali, l'activité touristique n'est plus la même que celle que nous avons connue auparavant, en plus de la cherté des prix des établissements d'accueil et le transport aérien qui ne sont pas à la portée de la classe moyenne qui constitue la base de toute activité touristique. «Nous avons un potentiel touristique énorme à développer. Mais nous sommes confrontés à des problèmes d'autorisation pour l'extension de nos sites, des problèmes du transport, du téléphone et autres absences de promotion du produit touristique», a déploré un autre opérateur, Layachi Bellili, gérant du centre touristique de l'auberge le Ruisseau des singes à Blida à 60 km d'Alger. A Ouargla, aussi, les agences de tourisme et les établissements connaissent le même problème de la dégradation des activités, à cause de la cherté des prix et autres mouvements de protestation sociaux qui n'en finissent pas de réclamer de l'emploi.«Il y a des contradictions entre ce qui se dit et la réalité du terrain. Air Algérie a annoncé la réduction des prix de 50% pour un nombre de 10 personnes seulement et non pas 40 personnes, comme cela a été annoncé publiquement», déplore Nouzi Krim, gérant de l'agence Essaf d'Or à Ouargla. Evoquant des obstacles bureaucratiques, M.Nouzi fait le point: «D'une part, on parle d'une nouvelle politique pour le développement du tourisme, et d'autre part, on n'arrive même pas à mettre en place une carte visa, afin de permettre aux agences de voyages d'effectuer des opérations en devises avec les touristes algériens qui veulent séjourner à l'étranger. Un nombre indéterminé d'agences de voyages et d'établissements hôteliers ont été obligés de réduire le nombre d'employés afin de garder le minimum des services. Contrairement aux opérateurs, Saïd Boudraâ, directeur général de l'EGT s'est voulu optimiste: «Le développement du tourisme est basé sur l'innovation. La formation des ressources humaines et la densité des échanges touristiques avec d'autres pays est un des facteurs de succès à tous les niveaux», a-t-il souligné. Le développement du tourisme dépend d'un ensemble de facteurs et de tous les autres secteurs, a affirmé M.Boudraâ. A l'exception des compagnies Air Algérie et Tassili Airlines, qui ont accordé une réduction de 50% sur les billets d'avion pour la période du Salon du tourisme seulement, les prix restent les mêmes à longueur d'année, ont affirmé les responsables des stands des deux compagnies aériennes algérienne. Tout a changé. Sauf les prix qui stagnent ou qui augmentent sans tenir compte des règles commerciales et économiques qui répondent au principe de l'offre et de la demande. Mohamed Amine Hadj Saïd, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme «Priorité au développement du tourisme national» «Nous n'avons pas un problème de sécurité, mais un problème de communication et de promotion des produits touristiques du pays», a déclaré hier, en marge d'une émission radiophonique en direct au Salon du tourisme. Ce qui est arrivé en Algérie, est arrivé un peu partout dans les pays. Mais, ce que nous déplorons «c'est que nous n'avons pas assez défendu le produit algérien, notamment par le moyen des réseaux sociaux et l'Internet, afin de le mettre en valeur», a-t-il souligné. Optant pour la politique du développement du tourisme national avant de passer à l'international, M Hadj Saïd a souligné que de grands efforts ont été déployés afin de réduire les prix au niveau des compagnies aériennes et dans les établissements hôteliers durant les saisons estivales.