Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est rentré de France. «Il poursuivra une période de repos et de rééducation» précise le communiqué publié par la présidence de la République, hier après-midi. Nous n'allons pas rejoindre la meute et faire dans la spéculation sur son état de santé. L'essentiel est de savoir que le président de la République n'a jamais cessé d'exercer ses fonctions. Il faut se rappeler qu'il a adressé un message aux travailleurs algériens à l'occasion de la fête du 1er Mai alors qu'il venait à peine (quatre jours) d'être hospitalisé à l'hôpital français du Val-de-Grâce. Le lendemain, il décrète le 22 octobre Journée nationale de la presse. Jusqu'à son message lu par le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, le 5 juillet dernier, lors de la remise des grades aux officiers supérieurs. Jusqu'à son message de félicitations qu'il a adressé au président français, François Hollande, à l'occasion de la fête nationale française du 14 Juillet. Il faut ajouter également tous les messages qu'il envoie chaque jour, aux quatre coins de la planète, à ses homologues étrangers. Ce n'est pas tout. Toutes les visites qu'a effectuées le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans plusieurs wilayas du pays, l'ont été sur ses instructions. Jusqu'à celle d'hier où Sellal s'est rendu dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ceci au moment même où le Président Bouteflika atterrissait à Alger. Il ne faut pas perdre de vue que certaines parties ont «testé» le fonctionnement des institutions algériennes en l'absence du chef de l'Etat. Celles qui n'ont cessé de souffler sur le mécontentement des jeunes de Ouargla ont fini par être convaincus que les institutions fonctionnaient parfaitement. Tout comme le président François Hollande qui, bien informé, a parlé de «la solidité des institutions algériennes» lors d'un entretien à TV5, France 24 et Radio France Internationale, le 31 mai dernier et alors que le Président Bouteflika était absent du pays. Il y a aussi ceux qui prennent leurs désirs pour la réalité en criant à qui veut les entendre que «le pays est bloqué» par l'absence du chef de l'Etat. On a envie de donner la parole à Barack Obama qui a, à l'instar de beaucoup d'autres chefs d'Etat, envoyé au Président Bouteflika un message à l'occasion de la fête nationale le 5 juillet dernier. Obama est tout de même le président de la première puissance mondiale. A ce titre, il est peu probable qu'il s'aventure à envoyer un message à un pays sans président. Que lui dit-il dans le message? «Nous ne sommes que trop conscients des dangers de l'extrémisme à la fois dans votre pays et dans la région, et le peuple américain est à vos côtés alors que vous faites face de front à cette menace», c'était le 4 juillet dernier. Ces deux exemples, de François Hollande et de Barack Obama, devraient suffire pour faire taire tous les apprentis de la politique. Surtout ceux qui insistent sur l'article 88 de la Constitution. Histoire de faire dans l'agitation car aucun nom de candidat n'est avancé par ces «constitutionnalistes». Il faut tout de même rappeler que l'élection présidentielle est prévue dans très peu de temps, il est temps, pour tous les candidats, de sortir du bois! Mais au-delà de l'aspect politique pris par l'état de santé du président, il y a l'aspect humain. Les Algériens, dans leur immense majorité, ont vécu, depuis le 27 avril dernier, dans un silence qui traduit toute l'affection qu'ils éprouvent pour leur président. Le signe qui ne trompe pas, a été donné lors de la qualification pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 de football. C'était le 16 juin dernier. D'habitude et en pareille circonstance, les Algériens expriment bruyamment leur joie. Le 16 juin dernier, rien. Cela faisait plus d'un mois et demi que le Président Bouteflika était hospitalisé. Pas un seul coup de klaxon. Le coeur n'y était pas. Au bruit des agitateurs, le peuple algérien a opposé dignement son immense silence!