Synonyme de corruption, l'administration est paralysante. Elle traîne des casseroles qui ne l'honorent que fort peu. Le citoyen algérien ne sera pas, désormais, livré à lui-même face à la jungle administrative. En effet, à l'issue de la nomination du tout nouveau gouvernement Sellal, il est patent que l'Etat algérien se donne pour première priorité la lutte contre le diktat de l'administration et la paperasse qui exaspèrent l'Algérien. En effet, ce dernier, laminé de partout, voit enfin l'avènement d'un département inédit dans les annales du pouvoir. Il s'agit, et selon les dénominations que l'on veut bien lui attribuer, du département de la réforme du service public ou du secrétariat chargé de l'ordre public. Quelle que soit la désignation de ce dernier, il faut admettre qu'il s'agit là d'une initiative de salubrité publique. A la tête de ce combat contre l'hydre bureaucratique, Mohamed El Ghazi, nommé ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public. Loin d'être une simple coquetterie gouvernementale, cette structure accélère déjà la cadence et cerne «l'ennemi», à savoir l'ésotérique univers de l'administration publique. Un univers qui se sera distingué par le palmarès le plus garni en matière de pertes de temps et d'argent du contribuable. Les coulisses de l'administration sont finalement sous haute surveillance et ce, d'autant que l'administré dispose maintenant d'un numéro vert pour signaler tout abus et autres sévices qu'il pourrait endurer dans les dédales de l'administration algérienne. Ce numéro gratuit est mis, aussi bien à la disposition du simple quidam, que de l'opérateur économique. Rappelons ici que l'administration a hérité de réflexes d'un autre âge et qui auront fait le lit de bien des phénomènes pernicieux, dont la lourdeur dans la gestion des affaires courantes de la population, sinon l'exigence de protocoles absurdes, particulièrement lorsqu'il s'agit de constituer certains dossiers et ce, comble de l'ironie, à l'ère du tout-Internet et à l'aune de la 3G et 3 G+. Rappelons, à ce titre, le fameux protocole de légalisation de documents, pourtant émis par cette même administration. Ainsi, Abdelmalek Sellal ordonne à son staff de mettre les bouchées doubles afin d'assainir une administration malade de ses habitudes sclérosantes. Le fameux registre du commerce par exemple, semble subir un toilettage en profondeur et ce d'autant qu'il n'est plus exigé d'en fournir une copie. A coup d'instruction, Sellal insiste également sur la nécessité d'ériger un observatoire des marchés publics et de le doter d'un médiateur. Comme est prévue la généralisation de la déclaration fiscale à distance à toutes les entreprises industrielles. Toute une armada de disposition plaide, par ailleurs, en faveur de la volonté de l'Etat de récupérer la base industrielle nationale, tout en exigeant la nécessaire révision du Code de l'investissement avant la fin du mois en cours et ce, en vue d'en faire un authentique outil de promotion de l'investissement, lequel devra garantir les droits et devoirs des investisseurs. L'instruction de Abdelmalek Sellal sonne le glas de la gabegie.