Siège du ministère de l'Education nationale Il y a de tout depuis des années sauf en ce qui concerne les élèves, leur niveau et leur avenir. Pourrissement à l'Education nationale. Le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé de poursuivre le mouvement de grève déclenché le 13 octobre dans des lycées, CEM et écoles primaires. Une décision prise à l'issue d'une réunion extraordinaire des membres du Cnapest représentant 43 wilayas, tenue au lycée Mohamed Ben Teftifa de Blida. «La réunion extraordinaire des bureaux de wilaya du Cnapest s'est tenue pour évaluer la situation, après une semaine de grève et surtout après la rencontre qui s'est déroulée, samedi dernier, entre les représentants du syndicat et le ministre de l'Education, a précisé M.Bendahib à l'APS. Selon lui, une «écrasante majorité d'enseignants a voté pour la poursuite de cette grève illimitée jusqu'à satisfaction de toutes les revendications». Qualifiant la réaction du ministre de tutelle Abdellatif Baba Ahmed de «protocolaire» et «sans engagements définis», le même syndicaliste a estimé que le débrayage était «la seule solution pour faire aboutir les revendications d'ordre social et professionnel des enseignants». «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de notre mouvement de protestation. Nous voulons des engagements bien définis concernant la satisfaction de nos revendications et non pas des discours superflus», a-t-il insisté. Le recensement des biens des oeuvres sociales, l'application de la loi relative à la médecine du travail, la réalisation de 4 00 logements pour les enseignants au sud du pays, la retraite après 25 ans de service, au lieu de 32 ans actuellement, et la révision du classement des enseignants constituent les principales revendications du Cnapest, a rappelé M.Bendahib. Concernant le tort causé aux élèves en raison de cette grève, il a incombé la responsabilité au ministère de l'Education nationale qui, à son avis, «continue d'ignorer les préoccupations légitimes des enseignants». «Le Cnapest n'exerce aucun chantage et n'a nullement l'intention de prendre les élèves en otage, contrairement aux déclarations du ministre. Nous voulons juste la satisfaction de nos revendications et nous sommes prêts à aller jusqu'au bout pour ce faire», a insisté M.Bendahib. Au forum d'El Moudjahid, dimanche dernier, le ministre de l'Education nationale avait affirmé que la majorité des revendications du Cnapest, notamment celle relative à l'augmentation des salaires, avait été «largement satisfaite dans le passé». «Il faut savoir que la catégorie 16 octroyée (par la Fonction publique) aux enseignants du secondaire est attribuée habituellement aux médecins et aux doctorants (universitaires)», avait-il relevé en guise d'argument. Le ministre s'était dit, à l'occasion, «disposé à poursuivre le dialogue avec l'ensemble des représentants des syndicats du secteur dont le Cnapest», tout en signalant que certaines des revendications de ce dernier étaient toutefois «impossibles à satisfaire comme celles relatives aux primes». Le ministre avait averti également qu'en cas de poursuite du mouvement de grève, la tutelle «sera contrainte d'appliquer les procédures légales et d'opérer des retenues sur les salaires des grévistes». Enfin, il y a le ministère de l'Education. Il y a les enseignants à travers leurs syndicats. Il y a des revendications d'ordre social et professionnel des enseignants. Il y a des grèves. Parfois, il y a des satisfactions de leurs revendications, parfois non. Il y a de tout depuis des années sauf en ce qui concerne les élèves, leur niveau et leur avenir. La noria de l'échec qui continue!