Dans la finesse du geste et la grâce du mouvement, les prestations du quatrième soir du Festival culturel international de danse contemporaine (Fcidc), dans sa 5e édition, ont vu se succéder lundi sur la scène du Théâtre national algérien (TNA) les troupes de la Turquie, l'Autriche, le Mexique et l'Algérie. Le National Opéra et Ballet de SamSun de Turquie a présenté Bach Concerto, une chorégraphie mixte dans laquelle deux ballerines et autant de danseurs ont allié le genre contemporain à celui du baroque, antithèse de l'art de la Renaissance. Dans une interprétation qui n'a pas manqué d'élan, retraçant le XVIIIe et le XIXe siècles, la troupe turque a enchaîné des figures chorégraphiques dans la surcharge et l'excès du mouvement, et la souplesse des gestes, amples et tendus, tracés dans la finesse et l'élégance du corps, soulignant l'évolution de l'art de la danse dans la continuité. L'Autriche, à travers le Pink Zebra Theater a présenté Tous des valseurs, une prestation didactique autour de la valse viennoise, durant laquelle le public a été convié à rejoindre la scène et danser sur les airs mélodieux et universels du Beau Danube bleu du grand compositeur autrichien, Johann Strauss. Dans la délectation et la convivialité, des couples se sont formés sur la scène et ont été invités à suivre quelques conseils relatifs aux règles élémentaires d'usage pratiquées au prélude d'une valse, que Hassen Kechache, comédien algérien convié lui aussi pour jouer le rôle d'animateur du bal, leur a prodigué. Lips and Hands de Jaime Camarena Camacho, a été ensuite présenté par la troupe mexicaine Apoc Apoc (Apocalypse), mettant en scène la parole, miroir de la pensée en rapport avec les mains, symbolisant l'action. Le duo Patricia Marin Escotia et Edisel Cruz Gonzalez, ont raconté par le mouvement, le désarroi de deux individus, un vagabond et une femme sans domicile fixe que le hasard a rencontré dans une querelle autour d'un parapluie abandonné, les liant dans un destin commun. La réflexion ainsi exprimée par la parole, prendra le chemin d'un passage à l'acte qui fera vivre l'espoir d'un changement de statut social, dans la légèreté du mouvement et la souplesse du corps. La troupe algérienne Winaruz est venue clore cette quatrième soirée avec Meâk (Cheminement d'une larme), un thème invitant à la réflexion sur le parcours d'une vie, dans ses joies et ses peines, interprété par un ballet composé de trois jeunes femmes et deux jeunes garçons. La chorégraphie, signée Anis Winaruz, raconte la gestation, puis la naissance d'une larme dans le coin de l'oeil, entamant ensuite sa descente sur la joue d'un visage triste pour échouer sur la lèvre supérieure, avec le soutien d'un fond musical fait de sonorités denses et compressées d'une contrebasse et d'un luth. Donnant libre cours à un imaginaire foisonnant qui a esquissé de nouvelles approches du rapport à la réalité, les ballerines et les danseurs des quatre troupes ont produit un art visuel plaisant et hautement appréciable. Le 5e Festival culturel international de danse contemporaine, prévu jusqu'au 22 novembre avec la participation de 24 pays a accueilli hier sur les planches du TNA, la Tchéquie, le Liban, l'Espagne et l'Algérie.