Offrez-vous une assurance vie en consommant algérien! Cela sonne comme un slogan et pourtant c'est parti d'un constat. D'une réalité. D'abord, il y a eu ces terribles résultats d'analyses effectuées par le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (Cacqe). Terribles car il s'avère que 88% des appareils électroménagers, commercialisés dans notre pays, sont non conformes. Ce qui veut dire dangereux et mortels puisqu'il y a parmi eux les appareils de chauffage. Dans le même temps, une autre information nous apprend que l'Eniem (Entreprise nationale des industries de l'électroménager) a reçu des mains du ministre du Développement industriel, Amara Benyounès, le Prix algérien de la qualité. La cérémonie a eu lieu en marge de la 22ème foire de la Production nationale inaugurée, mercredi dernier, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Quel rapport? Patience! La tenue de cette foire est une bonne occasion pour nos entreprises de se faire connaître. Parmi les exposants, il y a la Sonaric. C'est une société nationale (comme au bon vieux temps) qui s'est spécialisée depuis la fin des années 1980 dans l'électroménager. Il se trouve qu'elle fabrique des radiateurs domestiques dans son unité implantée à Ferdjioua dans la wilaya de Mila. De l'avis de son responsable commercial, Ali Boukrouh, le consommateur algérien est en train de revenir progressivement à la production nationale car il a pris conscience des risques qu'il encourt avec certains appareils (de chauffage) provenant de l'importation. Il a fait cette déclaration à l'APS lors de la remise du prix à l'Eniem. Sauf qu'il ajoute que c'est «le manque de producteurs dans cette branche qui justifie le recours en permanence aux appareils d'importation». Il veut dire par là que le consommateur algérien n'a pas le choix. Ou bien il passe l'hiver à grelotter ou alors il joue sa vie et celle de sa famille à la roulette russe. Voilà une situation difficile à admettre. Puisque l'offre nationale de ces produits est connue comme insuffisante, on comprend mal pourquoi, par exemple, cette même Sonaric reste confinée au chauffage à butane sous la désignation «RGB»? Pourquoi aussi, l'Eniem, la lauréate, n'étoffe pas sa gamme puisqu'elle produit déjà des chauffe-bains qui sont de la même famille? Pourquoi est-elle plus dynamique lorsqu'il s'agit du froid. Elle prépare deux nouveaux types de réfrigérateurs en partenariat avec une firme allemande? Il n'est pas interdit, non plus, à la Sonaric d'étendre sa gamme aux chauffages par gaz de ville dont tout le monde connaît le programme des raccordements dans le pays. Il n'est pas interdit aux Chambres de commerce et d'industrie du pays ou à l'Andi d'orienter les investisseurs vers ce juteux créneau. L'équation est simple. Elle est donnée par le Cacqe. La demande non satisfaite, ou plutôt trompée de manière criminelle, est de l'ordre de 80%. Et si l'on ajoute le rétablissement des crédits à la consommation pour les produits locaux (tant mieux pour Renault!) annoncé dans le plan d'action pour 2014 par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, cela ne devrait pas laisser insensibles tous les futurs «chauffagistes». Une trésorerie garantie dès le départ et un carnet de commande bloqué comme jamais un industriel n'en a rêvé. Fortune assurée d'un côté et vies préservées de l'autre. Alors pourquoi? Il ne faut pas aller chercher loin le goulot d'étranglement. C'est l'absence de coordination. Tout bêtement!