Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré en recevant hier à Damas le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammaed Javad Zarif que l'influence politique et religieuse de l'Arabie saoudite représentait «une menace pour le monde», a rapporté la télévision officielle. «Le président Assad prévient (...) de la menace que représente la pensée wahhabite pour le monde, pas seulement pour la région», a affirmé la télévision, en référence à cette doctrine religieuse sunnite développée en Arabie saoudite et qui prône une interprétation rigoriste, littérale, du Coran. «Le peuple syrien et d'autres peuples dans la région savent combien la menace posée par le wahhabisme est sérieuse, et tout le monde doit contribuer à la lutte contre le wahhabisme et à son éradication», a affirmé le président Assad. L'Arabie Saoudite est un soutien-clé des rebelles qui luttent contre le régime Assad depuis mars 2011, tandis que l'Iran soutient Damas. Le chef de la diplomatie iranienne est arrivé hier matin à Damas en provenance d'Amman, dans le cadre d'une tournée dans la région avant la tenue d'une conférence de paix -dite Genève 2- prévue le 22 janvier et censée trouver une issue à la guerre en Syrie, qui a fait plus de 130.000 morts en près de trois ans selon une ONG. Le ministre, cité par l'agence officielle syrienne Sana à son arrivée à Damas, a affirmé que l'objectif de sa visite était «d'aider à ce que la conférence de Genève 2 débouche sur des résultats qui servent les intérêts du peuple syrien». Il a ajouté qu'il cherchait également à «coordonner les positions et à oeuvrer afin de rétablir la sécurité en Syrie», appelant «toutes les parties à lutter contre l'extrémisme et le terrorisme, qui sont une menace pour nous tous». La conférence de presse du ministre iranien prévue dans l'après-midi a été annulée, selon une source diplomatique. M.Zarif avait affirmé lundi à Beyrouth que les pays qui cherchaient à écarter l'Iran de Genève 2 le regretteraient. Il avait rencontré dans la capitale libanaise les principaux dirigeants du pays et Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qui combat aux côtes du régime syrien face aux rebelles. Téhéran est accusé, malgré ses démentis, de fournir un soutien militaire et financier à Damas.