La prochaine conférence de paix sur la Syrie sera au menu des discussions à Téhéran du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a indiqué hier la diplomatie iranienne. M.Lavrov, attendu en soirée, doit rencontrer aujourd'hui le président Hassan Rohani et son homologue Mohammed Javad Zarif. L'Iran et la Russie sont les deux principaux soutiens du président Bachar al-Assad. «Lors de ce voyage, il y aura des discussions sur la Syrie et en particulier la conférence de Genève 2», a précisé la porte-parole de la diplomate iranienne, Marzieh Afkham. Initiée par Moscou et Washington et prévue le 22 janvier, la conférence a pour objectif de tenter de mettre fin à la guerre qui a fait, selon une ONG syrienne, plus de 126.000 morts en 33 mois. La porte-parole a souligné la proximité des positions russe et iranienne sur un règlement de la crise. «Les deux pays estiment qu'il faut privilégier la diplomatie et s'opposent à l'utilisation de moyens militaires et de la force en Syrie». Le régime syrien et l'opposition ont affirmé récemment leur volonté de se rendre à Genève en janvier, mais ils semblent irréconciliables sur la place réservée au président Assad dans une éventuelle transition négociée, ainsi que sur la présence de l'Iran et de l'Arabie Saoudite. Cette dernière soutient la rébellion. Le régime syrien affirme qu'il revient au président de mener la transition en cas d'accord à Genève. L'opposition politique et les rebelles refusent quant à eux toute présence de M.Assad dans la transition. L'opposition syrienne est également opposée à la participation de Téhéran, et le régime à celle de Riyadh. L'Iran fait régulièrement savoir qu'il répondra positivement à toute invitation si celle-ci est «sans conditions préalables». Le chef de l'opposition syrienne Ahmed Jarba a affirmé lundi qu'il se rendrait prochainement à Moscou à l'invitation de M. Lavrov «pour convaincre les responsables russes que leur intérêt est d'être avec le peuple syrien et non avec le régime». A Téhéran, M.Lavrov doit aussi évoquer les suites de l'accord nucléaire conclu en novembre à Genève entre les grandes puissances et l'Iran, selon la diplomatie russe. Cet accord de six mois limite les activités nucléaires de Téhéran en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales.