Avec les feux tricolores, la sécurité routière sera renforcée Le nombre de véhicules en circulation atteindra 20 millions en 2025. Les accidents de la route, au nombre de 42.848 recensés en 2013, ont occasionné la mort de 4540 personnes et engendré des blessures à près de 70.000 individus (69.582). Des chiffres effarants en soi qui nécessitent une prise de conscience et des mesures préventives, tous azimuts autour de la «route qui tue». C'est dans cet esprit préventif que le Centre national de prévention et de sécurité routière (Cnpsr), a organisé une rencontre, hier à Alger, réunissant tous les acteurs évoluant de près ou de loin autour de la circulation routière en Algérie. Cette journée d'étude a été rehaussée par la présence du ministre des Transports, Amar Ghoul, entouré par de hauts responsables de l'armée (ANP), la Gendarmerie nationale (GN), la Sûreté nationale (SN) et la Protection civile (PC). Les dégâts provoqués par ces accidents coûtent au Trésor une somme faramineuse faisant dire à Ghoul, qu'elle équivalait au «prix de 20 Boeing ou Airbus.» Pour le ministre, il faut régler le problème «en amont et dépasser le niveau d'analyse et de constat en agissant vite... La prise en charge de cette regrettable situation, réside en une action de sensibilisation de fond et non superficielle», a-t-il souligné en appelant «tous les secteurs concernés à coordonner leurs efforts dans le cadre d'un partenariat bien organisé». Ghoul a indiqué que «huit millions de véhicules circulent actuellement en Algérie, dont 45% sont des poids lourds, transportant souvent des produits dangereux ou sont des véhicules de secours. En 2025, a prévenu le ministre, avec un accroissement annuel de 700.000 unités, ils seront 20 millions. Selon lui, le but à atteindre est d'utiliser rationnellement le rail moderne qui s'étire sur 12.500 km pour le transport de marchandises et créer des connexions directes entre les grands ports du pays et le réseau ferroviaire. Ceci contribuerait énormément à désengorger l'autoroute et les routes secondaires, tout en les sécurisant davantage. En effet avertit le ministre, 97% de ce total, sont des poids lourds qui transportent des marchandises pouvant être acheminées par train. La sécurité routière nécessite un travail quotidien et continu et il faudrait, relève Ghoul, «changer radicalement les méthodes actuelles de travail en impliquant tous les protagonistes, citoyens et autorités». Les portes sont ouvertes pour des concertations avec les secteurs de l'environnement, de l'intérieur ou tout autre secteur intéressé. Poursuivant ses orientations, le ministre a plaidé pour l'utilisation à outrance du transport en commun, afin de réduire la circulation dont l'impact se traduit par une perte d'énergie et de finances pour l'Etat. Il a toutefois reconnu que l'état de certains véhicules privés de transport est à rénover et à améliorer, ainsi que leur personnel manoeuvrier. Le ministre a souligné que les chiffres terribles annoncés ne sont pas une «fatalité». On peut en sortir, a-t-il dit, en instaurant un travail commun à travers une «culture routière» qui commencerait à l'école primaire ensuite à tous les niveaux afin de sensibiliser le citoyen devant cet accroissement exponentiel de véhicules. Des centres de régulation et de suivi de la circulation routière seront installés, des structures intermodales de transport et des parkings verront le jour pour assainir un tant soit peu la circulation à Alger et dans les grandes villes. Il n'a pas manqué de fustiger les amateurs de vitesse sur les routes indiquant que «certains roulent à 220/240 km/heure, alors qu'un avion ne nécessite qu'une vitesse de 280 km/h pour décoller!» s'est-il exclamé. Il a également parlé d'un nouvel appareil de surveillance appelé communément «le mouchard», qui permet à l'agent de sécurité de vérifier la feuille de route du conducteur, qui ne peut échapper à une quelconque défaillance de conduite. Il a fait savoir par ailleurs, que dans certains pays africains, les véhicules en surcharge paient une contravention égale à tout kg de surcharge constaté.