Infatigable Sellal Ces visites ont permis au Premier ministre de constater de visu les dysfonctionnements et les retards accusés dans tous les domaines. Et la boucle sera bouclée. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, achèvera ce samedi sa tournée à travers les wilayas du pays. Il ne manque à son périple, après avoir sillonné 46 wilayas, que Boumerdès et Tipasa. Selon une source, M.Sellal se rendra demain à Boumerdès et samedi prochain à Tipasa. Ces visites ont permis au premier responsable du gouvernement de constater de visu les dysfonctionnement et les retards accusés dans tous les domaines. Dans plusieurs wilayas, il a été accueilli par des mouvements de protestations des citoyens. Il n'a pas manqué, à plusieurs reprises, d'exprimer sa colère contre le constat qu'il fait de la situation, notamment dans le domaine de l'habitat. Cette tournée à travers le pays est marquée par un goût de non achevé. Certaines des visites étaient très expéditives, à l'instar de celle effectuée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le 16 juillet 2013, qui a duré moins de trois heures. Cette visite a été écourtée pour permettre au Premier ministre de rejoindre l'aéroport militaire de Boufarik afin d'accueillir le Président Bouteflika, de retour de Paris après une hospitalisation de près de trois mois. A Alger, même la traditionnelle rencontre avec les représentants de la société civile n'a pas eu lieu. La visite dans la wilaya d'Illizi a été beaucoup plus symbolique que de travail, puisqu'elle s'est effectuée dans le cadre de la célébration de l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, au lendemain de l'attentat terroriste contre le site gazier de Tiguentourine. Ce qui a aussi marqué ce périple, c'est la distribution, pour chaque wilaya, d'enveloppes financières supplémentaires de dizaines de milliards de dinars. Certaines wilayas ont bénéficié d'enveloppes de plus de 40 milliards de dinars. Côté politique, ces visites ont permis au Premier ministre de faire la promotion du 4e mandat du chef de l'Etat qui a décidé de se porter candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Le gouvernement n'a-t-il d'ailleurs pas été accusé par plusieurs partis politiques d'avoir programmé ces sorties pour de simples besoins électoralistes? Abdelmalek Sellal s'est toujours défendu contre ces accusations, arguant que son équipe a choisi le travail de proximité pour prendre en charge les revendications citoyennes. Mais à chaque visite, à l'occasion des rencontres avec les représentants de la société civile, il fait l'éloge de Bouteflika, présentant un bilan «très positif» de ses trois mandats. Le point nodal de ses discours: le rétablissement de la paix et de la stabilité, grâce à la politique de Réconciliation nationale. Son slogan de campagne: la préservation de cette stabilité dont Bouteflika serait l'unique garant. Depuis quelque six mois, et c'est devenu un rituel, ce sont les présidents d'APW des wilayas concernées qui sont chargés de faire la promotion du 4e mandat. A chaque fois, c'est Le P/APW qui lance un appel, au nom des habitants de sa wilaya, à la candidature de Bouteflika pour un autre mandat. Au final, le Premier ministre a admis, sans le crier, que ses visites ont servi la cause du 4e mandat. C'est un moyen pour justifier la fin. Lors de sa conférence de presse à Oran, le 22 février, en marge de la cérémonie d'ouverture de la Conférence africaine sur l'économie verte, M. Sellal a annoncé la candidature officielle de Bouteflika à l'élection présidentielle. Il a expliqué que cette candidature fait suite «à la demande insistante des représentants de la société civile des 46 wilayas visitées» lors de sa tournée.