«Les corps de sécurité sont tenus par le respect rigoureux des lois de la République» C'est la déclaration choc faite par Tayeb Belaïz, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors d'une conférence de presse. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz a dénoncé la conduite maladroite et les dépassements émanant d'agents de police le 20 avril dernier à Tizi Ouzou. Avant-hier, lors d'une conférence de presse animée à l'issue d'une visite de travail et d'inspection à la direction des unités républicaines d'El-Hamiz, Belaïz a affirmé que le comportement des agents de police est un acte isolé et exceptionnel. «Les corps de sécurité sont tenus par le respect rigoureux des lois de la République dans toutes leurs interventions», a précisé le ministre. Il explique en outre que «si des dépassements ont été enregistrés, ils sont exceptionnels et relèvent d'actes isolés». Selon le ministre de l'Intérieur, «les corps de sécurité ont fait montre d'un haut degré de professionnalisme dans le traitement des émeutes, manifestations et marches dans certaines wilayas». Le même responsable souligne que «le directeur général de la Sûreté nationale (le général-major) Abdelghani Hamel, a ordonné qu'une enquête soit ouverte à ce sujet et je pense que les personnes impliquées dans les dépassements ont été suspendues de leurs fonctions par mesure préventive», il poursuit que «l'enquête suit son cours et si des preuves corroborent les faits signalés, ces personnes seront déférées devant la justice comme tous les citoyens». Il a en outre indiqué que l'Etat a accompli son devoir et les services de sécurité sont tenus par le respect de la loi. «L'agent de police est le premier à qui incombe le respect de la loi et la préservation de la dignité des citoyens», ajoute encore une fois le même responsable. Le ministre déclare que «a défaut de plainte, des sanctions administratives seront imposées aux personnes impliquées». Selon lui, il s'agit d'abord de procéder aux investigations nécessaires avant de rendre publics les résultats. D'un autre côté, le Dgsn a instruit lundi dernier les autorités compétentes d'ouvrir une enquête urgente sur le contenu d'une vidéo montrant des agissements de policiers contraires à l'éthique professionnelle dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Cette vidéo qui montre les policiers en train de s'adonner à des violences gratuites sur des manifestants, a vite suscité des réactions de colère des réseaux sociaux et des militants des droits de l'homme qui ont condamné l'intervention brutale des policiers, notamment à l'endroit de manifestants pacifiques. «Les policiers qui enfreignent la déontologie policière doivent être immédiatement repérés et faire l'objet d'une enquête adéquate», nous indique un officier supérieur. Ce dernier estime que «toute action policière, obéit à des règles strictes et bien définies et demeure encadrée par des directives claires et sans équivoque, les personnes interpellées, qui ne constituent plus une source de danger quelconque, ne doivent connaître aucun traitement inhumain et dégradant». Il ajoute par ailleurs, que «ils ne doivent subir aucune violence de la part des policiers entre les mains desquels ils se trouvent jusqu'à leur relaxe ou leur présentation par devant le parquet». Le même officier supérieur précise que «les émeutiers, ceux qui s'adonnent à la casse, s'en prennent aux biens publics ou privés et s'attaquent aux agents de l'ordre, ne sont jamais considérés que comme des adversaires d'un moment, c'est-à-dire le temps que durent les affrontements, et qu'il convient de neutraliser conformément à la loi». Sous le couvert de l'anonymat, la même source conclut par «on ne cherche jamais à savoir qui a donné tel ou tel ordre, sachant que dans la plupart des cas c'est des ordres non écrits, ou on se cache carrément derrière la mauvaise exécution des instructions».