La visite du n° 2 du gouvernement Raffarin s'inscrira probablement dans le cadre de la relance des grands projets que le gouvernement Ouyahia projette. Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie français, Nicolas Sarkozy qui s'apprête à effectuer une visite de travail en Algérie prévue entre le 4 et 5 juin prochain sera accompagné d'une importante délégation composée d'une douzaine de chefs d'entreprises et des grands patrons de sociétés françaises telles que Total/Fina, un groupe pétrolier, Alsthom, un fleuron de l'industrie hexagonale, en butte à des problèmes financiers et qui vient d'être sauvé d'une liquidation certaine par le gouvernement français et d'une compagnie de chemin de fer, la Ratp. La visite du n° 2 du gouvernement Raffarin s'inscrira probablement dans le cadre de la relance des grands projets que le gouvernement Ouyahia projette de lancer à travers le programme complémentaire à la relance économique. A ce sujet, les autorités algériennes comptent débloquer la bagatelle de 14 milliards de dollars. La moitié du montant global (7 milliards) sera consacrée aux 3 projets déjà inscrits dans le programme de relance, à savoir le métro d'Alger, le nouvel aéroport international et l'autoroute Est-Ouest, longue de 1200 km. Ce dernier projet qui attise les convoitises des Américains et des Français est sur le point d'être remporté par les Français qui ont soumissionné à travers une firme, selon une source ministérielle qui a voulu garder l'anonymat. Les Français semblent avoir une longueur d'avance sur leur concurrent américain en acceptant de financer une grande partie du projet à l'inverse des Américains qui préfèrent le système en BOT, c'est-à-dire créer un consortium lequel sera chapeauté par les Américains. Le financement du projet sera assuré sur une ligne de crédit contractée par l'Algérie. Cette condition, dit-on, a été catégoriquement refusée par les autorités algériennes. Les Français eux par contre, sont disposés à mettre la main à la poche, mais avec le concours des autorités algériennes pour mener à terme le projet. Même le projet du métro d'Alger intéresse les Français en raison de leur savoir-faire dans ce type de réalisation. Les responsables algériens espèrent donner un bon «coup de fouet» aux deux réalisations (le métro et le nouvel aéroport) en injectant de l'argent pour réduire de moitié les délais de réalisation de ces deux ouvrages. L'autre moitié (7 milliards de dollars) sera, elle, mise à la disposition des 7 nouvelles régions qui seront créées au début de l'année 2005 dans le cadre du nouveau découpage territorial. Ces régions seront dotées de toutes les prérogatives pour mener à bien des politiques de développement et en fonction de leur spécificité régionale. La nouvelle Constitution, qui sera proposée dans la cadre d'un référendum aux Algériens avant la fin de l'année, consacrera cette nouvelle configuration territoriale.