Nicolas Sarkozy revient ce 27 juillet 350 millions d'euros pour le métro d'Alger Le ministre français de l'Economie devrait également évoquer avec son homologue algérien la question d'un éventuel remboursement anticipé d'une partie de la dette algérienne. Nicolas Sarkozy aime l'Algérie. Le 27 juillet prochain, il sera à Alger pour une courte visite de travail, la deuxième dans la capitale algérienne du ministre français de l'économie et des finances en moins de deux mois. Le 4 juin dernier, Nicolas Sarkozy avait déjà effectué un déplacement de deux jours en Algérie. Il était accompagné d'une vingtaine de chefs de grandes entreprises françaises. Cette fois, la visite de Nicolas Sarkozy sera consacrée essentiellement à la signature du contrat de financement du métro d'Alger. Le gouvernement français s'est engagé à financer le projet à hauteur de 350 millions d'euros. En échange, la société du métro d'Alger s'est engagée à s'équiper entièrement auprès des entreprises françaises. Alstom devrait être retenue pour fournir les rames. Le 5 juin dernier, le groupe français d'infrastructures, dont le président faisait partie de la délégation de chefs d'entreprise accompagnant Nicolas Sarkozy en Algérie, avait déjà signé avec les autorités algériennes un contrat de 88 millions d'euros portant sur l'équipement, d'ici à fin 2007, de trois lignes de chemin de fer situées dans la banlieue d'Alger. Autant de contrats qui permettront à Alstom, actuellement en difficulté, d'améliorer sensiblement ses résultats et à Nicolas Sarkozy de se positionner une nouvelle fois en grand sauveur d'une industrie française en péril. Dès son arrivée à la tête du ministère de l'économie et des finances, le numéro deux du gouvernement français s'est, en effet, engagé à sauver Alstom de la faillite. Après avoir réussi à convaincre les banques créancières et la Commission de Bruxelles d'accepter le plan de sauvetage du groupe, Nicolas Sarkozy peut maintenant affirmer être le principal artisan de la percée commerciale de ce groupe en Algérie. à Alger, Nicolas Sarkozy devrait également, selon nos informations, évoquer avec son homologue Abdelatif Benachenhou la question d'un éventuel remboursement anticipé d'une partie de la dette extérieure algérienne détenue par la France. D'un côté, l'Algérie possède des réserves de change records (36 milliards de dollars) faiblement rémunérées (entre 1 et 2%), et une dette de 23 milliards de dollars dont les intérêts sont supérieurs à 7% par an. Elle souhaite donc utiliser les sommes disponibles pour rembourser rapidement une grande partie de sa dette. De l'autre côté, la France, qui détient plus de 80% de la dette algérienne, connaît de sérieux problèmes budgétaires alors qu'elle doit respecter les règles européennes qui lui imposent un déficit maximum de 3% du PIB. Pour équilibrer son budget et éviter un plan de rigueur, qui risque d'être ravageur pour l'image du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, et afin d'échapper à d'éventuelles sanctions de l'Europe, Nicolas Sarkozy doit trouver rapidement plusieurs milliards d'euros. Les deux parties pourraient donc engager vite des négociations sur ce sujet. Dans une France inquiète de la montée du chômage et de la perspective d'une crise économique sévère, de telles réussites du ministre de l'économie peuvent rapporter à Nicolas Sarkozy de précieux points dans les sondages. Car, engagé dans une bataille difficile contre Jacques Chirac dans la perspective de la présidentielle de 2007, l'ambitieux ministre de l'économie se déplace à Alger avec d'évidentes arrière-pensées électorales. L. G.