Les habitants du village El Kalaâ située à sept kilomètres du chef-lieu de la commune de Tigzirt ont procédé hier durant la matinée, à la fermeture du siège de la mairie. Sur les lieux, les contestataires justifiaient leur action par les souffrances qu'ils endurent depuis près d'un mois à cause du manque d'eau. En effet, ces derniers affirmaient que le manque d'eau potable n'est pas l'unique problème dont ils souffrent. Constitué en majorité d'éleveurs bovins, les habitants de cette localité craignent pour le sort de leur bétail avec l'approche de la période estivale connue pour ses canicules et ses périodes de sécheresse. C'est pourquoi, poursuivent leurs représentants, l'action est destinée aussi à alerter les responsables locaux, dont ceux de l'ADE sur les risques encourus, au cas où l'eau n'est pas disponible dans quelques jours. Certains habitants commencent même à ressentir les conséquences de ce manque d'eau potable, et celle nécessaire à leur activité d'éleveurs. Le recours aux sources traditionnelles, assurent-ils, ne constitue plus hélas une voie de recours. Leur tarissement intervient quelques semaines seulement après l'arrivée de l'été. Il est vrai que ces sources ont diminué de débit avec les changements climatiques intervenus ces dernières années. Notons, par ailleurs, que la mairie en question a été fermée, il n'y a pas longtemps par des habitants d'un autre village. Ceux de Tifra, qui ont recouru au même procédé pour manifester leur colère réclamant, eux, des infrastructures d'amélioration urbaine. Des pistes sont restées sans bitume alors que d'autres n'ont pas été dotées de réseau d'évacuation des eaux pluviales. Les assainissements dans certains villages sont également restés sans suite malgré les promesses. Parallèlement à cette commune, les communes limitrophes n'ont pas été épargnées par les mêmes actions. A Makouda, le siège de la commune a été tout le long de l'année écoulée presque fermé. Des citoyens de plusieurs villages se relayaient la serrure du portail pour avoir leur tour. A Boudjima, les villageois d'Afir ont procédé à la fermeture du siège de la mairie pendant près d'un mois. Les élus n'ont pas trouvé mieux que de répondre absents. De ce côté, même certains employés ont été déçus de voir le portail rouvert, les empêchant ainsi de profiter du congé obligatoire. La seule satisfaction des élus de cette commune est d'avoir inventé cette formule de contagion du congé obligatoire des employés. Avec la fermeture du siège principal du chef-lieu de la commune, les annexes de la mairie ont été appelées implicitement à fermer leurs portes volontairement, elles aussi. Quelle prouesse et quelle preuve de l'amour porté par l'élu à ses concitoyens! Pour clôturer la liste des inventions de génie en matière de gestion des affaires de la cité, rappelons que la même commune a été fermée durant quelques jours par un seul citoyen mécontent. Ce dernier arrive, somme le personnel de sortir, ferme les portes et s'en va faire la sieste chez lui, jusqu'à ce que sa colère soit dissipée.