La commune de Frikat, située dans la daïra de Draâ El Mizan, dépendant de la wilaya de Tizi Ouzou est le théâtre de manifestations de colère. En effet, les citoyens du village d'Imazgharen ont procédé à la fermeture du siège de la mairie durant les journées d'hier et d'avant-hier, interdisant l'accès au personnel administratif. Dehors, la situation n'est guère brillante. Des groupes de jeunes ont fermé tous les axes routiers à l'aide d'amas de pierres et de pneus brûlés. Jusqu'à hier après-midi, la tension régnait toujours, car les populations refusaient de mettre fin à leur action avant d'avoir des garanties et leurs doléances respectées. A l'origine de leur colère, les représentants de ce grand village reprochaient aux autorités, la situation d'abandon dans laquelle ils se trouvent depuis des décennies. L'alimentation en eau potable est quasiment inexistante malgré la proximité du barrage de Koudiat Asserdoun. Les habitants de ce grand village de la commune de Frikat dénoncent le traitement, deux poids, deux mesures, des élus qui veillent, selon leurs propos, à l'alimentation de localités de moindre densité démographique que la leur. Pour démontrer leur souffrance, certains villageois n'hésitent pas à se montrer prêts à affronter les forces de l'ordre et d'affirmer qu'ils ne rentreront pas avant d'avoir des garanties de la part des hautes autorités de la wilaya. Celles-ci, pour tranquilliser les contestataires affirmaient que depuis la mise en service du barrage de Koudiet Asserdoun, les services concernés, en collaboration avec la direction de l'hydraulique, sont à l'oeuvre pour alimenter tous les villages. Les retards s'expliquent par l'incapacité des réseaux Erhto à assurer le transfert de l'eau vers le village Imaghrassen. Toute la commune de Frikat sera d'ailleurs alimentée à partir du barrage de Koudiat Asserdoune, car la direction de l'hydraulique a prévu six stations de pompage du côté nord afin d'assurer l'alimentation par le système de gravitation à part Ath Ali et Ath Boumaâza qui le seront par captage et réservoirs. Ainsi, si la population a manifesté sa colère, il n'en demeure pas moins que d'autres villages, à travers la wilaya, vivent le même dénuement. Le manque d'eau, bien que des améliorations aient été apportées, demeure la bête noire des populations. Souvent la vétusté des réseaux d'alimentation est à l'origine des longues interruptions.