La situation en Libye préoccupe les officiels algériens et français La France charge son artillerie politique et multiplie les gestes de rapprochement avec l'Algérie dans un contexte régional qui a viré en guerre civile. Les situations qui sévissent en Libye et au Mali affolent le baromètre sécuritaire. Une pareille densité politique diplomatique n'a été réussie qu'épisodiquement en temps de paix régionale. La sentence est sans appel. Par la force du glaive terroriste, Alger et Paris sont condamnés à conjuguer leurs efforts et à accentuer leur coopération sécuritaire. Après le bruit de bottes du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et du directeur général de la Gendarmerie française, le général d'armée Denis Favier, c'est le chuintement des savates politiques qui se fait entendre cette semaine dans les salons d'Alger. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius sera à Alger du 8 au 9 juin prochains pour une visite officielle. Il rencontrera le président Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, son homologue Ramtane Lamamra, et le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, ainsi que le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb. Les questions économiques occuperont un large segment de cette visite algéroise de deux jours, surtout que M.Fabius sera accompagné d'une délégation d'entrepreneurs français et poursuivra ainsi l'accompagnement des projets de partenariats industriels. M.Fabius poursuivra les discussions bilatérales sur l'ensemble des projets de coopération tournés vers la jeunesse et notamment sur les questions de formation et d'employabilité. Il évoquera aussi les questions relevant des liens humains très denses entre la France et l'Algérie. Une partie de ces questions serait déjà abordée par le conseiller du président de la République française, François Hollande, Faouzi Lamdaoui, qui, à en croire certaines sources, se serait rendu, sans grand bruit médiatique, il y a deux jours à Alger. M.Lamdaoui a été accompagné de Jean-Louis Levet, haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne. Le conseiller du président français devait participer à une rencontre sur les ateliers franco-algériens de l'arbitrage et de la médiation pour les PME. Parmi les thèmes choisis pour cette rencontre figure aussi l'étude des avantages de l'arbitrage pour le règlement des litiges techniques dans le cadre de la réalisation des marchés. Ce que les Français veulent évidemment fructifier davantage avec l'Algérie. Mais, il est fort à parier que M.Lamdaoui, ait été porteur d'un message officieux aux hautes autorités algériennes. Un message ayant trait à la concertation bilatérale sur les questions sécuritaires régionales, notamment sur le Mali et la Libye. Une démarche déjà entamée avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui était en visite en Algérie, le 20 mai dernier. «Cette visite constitue un moment fort dans les consultations et la coopération militaire entre les deux pays et permettra de leur donner de nouvelles impulsions», a déclaré son homologue, le général Ahmed Gaïd Salah, en l'accueillant à l'aéroport. Jean-Yves Le Drian a été également reçu par le président Bouteflika après des rencontres avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Je place ces rencontres sous le signe de la confiance mutuelle et de l'énergie commune que nos deux pays doivent déployer dans les domaines de la défense et de la sécurité», a déclaré Jean-Yves Le Drian. Expliquant les dessous de cette visite, des observateurs ont soutenu que la France veut informer ses partenaires algériens de son intention d'installer un centre d'écoute au nord du Mali, non loin de la frontière algérienne. Une semaine plus tard, c'est le général d'armée, Denis Favier, qui arrive à Alger. Selon le communiqué du commandement de la Gendarmerie nationale, le «patron» de la gendarmerie française s'entretiendra avec le commandant de la Gendarmerie nationale en vue d'identifier les centres d'intérêt de chacun et d'insuffler une nouvelle dynamique pour une coopération durable et mutuellement bénéfique. La France charge son artillerie politique et multiplie les gestes de rapprochement avec l'Algérie dans un contexte régional qui a viré en guerre civile.