Jamais de mémoire, la Coupe du monde n'a vécu depuis sa création en 1930, une telle déroute d'un pays organisateur comme ce fut le cas dans ce Mondial 2014... La date du 7 juillet 2014 marquera à jamais les quelque 200 millions de Brésiliens qui viennent d'assister mardi soir dernier à Belo Horizonte, à la plus grande humiliation du football brésilien. Jamais de mémoire la Coupe du monde n'a vécu, depuis sa création en 1930, une telle déroute d'un pays organisateur du Mondial 2014, et qui pensait laver l'affront subi chez lui en 1950, lors d'une finale perdue à l'époque dans le mythique stade Maracana, face à la céleste voisine de l'Uruguay. Cinq fois championne du monde, la prestigieuse Seleçao chère aux Vava, Didi, Amarildo, Manga, Pelé, Jaïrzhino, Tostao, Carlos Alberto, Falcao, Gerson, Socrates, Zico, Clodoaldo, Edu, Ronaldo, Rivaldo, Dunga, et tous ces nombreux joueurs brésiliens qui ont longtemps marqué de leur empreinte le football mondial, vient d'être témoin de la fin de tout un mythe. Un cinglant 7 à 1, essuyé avant-hier en demi-finale de Coupe du monde, «leur Coupe du monde à eux», devant un triple champion du monde allemand, au sommet de son art, et qui aurait pu «corser» l'addition, avant le coup de sifflet final «libérateur» de l'arbitre mexicain. Cette même Allemagne qui avait perdu son Mondial 2006, en s'inclinant chez elle en demi-finale face à l'Italie (0-2), et qui avait par la suite subi le même sort, lors du Mondial 2010, a finalement réussi à accéder avec un panache sans précédent, aux 8es finale de Coupe du monde. A l'image de ce fameux septième but inscrit par son joker de luxe Schürrle, celui-là même qui avait crucifié les Fennecs d'Algérie au terme d'un match que la Fifa a classé parmi les meilleures confrontations du Mondial brésilien, la Mannschaft des Thomas Muller, Ozil, Khedira, Kroos, Miroslav Klose, et autres Phillip Lahm, a totalement changé la donne du football mondial. Le Brésil humilié sur ses terres, de quoi faire retourner aujourd'hui dans sa tombe le défunt légendaire Garrincha, celui-là même qui avait été en Suède, l'un des principaux artisans du premier trophée remporté en 1958 par une déroutante Seleçao de l'époque. Que reste-t-il réellement aujourd'hui de ce fameux Brésil qui vient de subir chez lui un véritable séisme à l'échelle planétaire en l'espace de six minutes seulement. Six minutes et 21 secondes exactement, ont suffi au Onze allemand pour plier définitivement un match, sous les yeux de toute une planète qui n'en revenait pas. 5 à 0 en faveur de l'Allemagne à la pause. Qui l'eut crû? Pas même les nombreux spécialistes en la matière qui avaient prédit une qualification de la Mannschaft à la finale de cette 20e Coupe du monde. Il est vrai que depuis le début du Mondial 2014, le Brésil du sélectionneur Scolari, n'a pratiquement jamais prouvé qu'il était en mesure de dominer jusqu'au bout «son Mondial». Contrairement aux Allemands, la Seleçao semblait avoir tout misé sur Neymar, et le soutien indéfectible de ses millions de Cariocas. Visiblement, même le coach Scolari donnait l'impression d'être un sélectionneur d'une autre époque. En déclarant aux médias après la terrible déroute que les Auriverde venaient de subir à Belo Horizonte, qu'il était persuadé que le Brésil a livré un grand match contre une très forte Allemagne, Scolari n'avait certainement pas encore réalisé sur le coup toute l'ampleur de cette défaite. Un Brésil 2014 qui n'avait pratiquement rien en commun avec ses devancières, et qui vient de plonger tout un pays dans un drame national, dont les conséquences n'ont pas tardé à se manifester, depuis l'Amazonie jusqu'au moindre recoin du Brésil. La Coupe du monde 2014 s'achève pour le pays de la samba, par la fin de tout un mythe, dont la légende avait commencé en 1958, à l'époque où les Brésiliens avaient complètement révolutionné le football. Plus de 50 ans après, plusieurs générations de footballeurs qui ont toujours donné le tournis aux meilleurs de ce monde, que reste-t-il vraiment de ce grand pays du football cinq fois champion du monde? Rien d'autre aujourd'hui, que ses larmes pour pleurer une époque désormais bel et bien révolue. Un terrible coup de tonnerre dans le ciel brésilien au cours d'un Mondial 2014 qui a fini par rattraper plusieurs ténors champions du monde, et dont le football actuel devra, à l'avenir, s'imprégner de la formidable école germanique.