Les deux meilleures équipes du pays se retrouvent à l'occasion du dernier rendez-vous de la saison. La saison de football 2003-2004 s'achèvera demain après-midi au stade du 5-Juillet avec une prometteuse finale de la coupe d'Algérie. Cet ultime rendez-vous de l'année footballistique ne peut, en effet, que promettre du bon spectacle puisqu'il opposera les deux meilleures formations du pays, le champion d'Algérie et son dauphin. C'est bien ce que le monde du sport espère tant il est vrai qu'en finale le stress et la peur de mal faire sont tellement grands qu'il est rare que les deux équipes s'expriment convenablement. Cependant, il y a une telle rivalité entre les deux antagonistes que l'on peut s'attendre à ce qu'ils mettent du coeur à l'ouvrage et qu'ils ne lésinent pas sur l'aspect offensif, une finale sans but étant une finale sans saveur et à oublier. C'est pourquoi le monde du sport considère que les deux finales les plus marquantes de l'histoire de la compétition furent les plus prolifiques en buts, à savoir la finale rejouée de 1969 qui vit le CRB battre l'USMA sur le score de 5 buts à 3 et celle de 1983 à l'issue de laquelle le MCA l'avait emporté sur l'ASMO sur la marque de 4 buts à 3. Il y aura dans le rendez-vous de demain une question de leadership, les deux équipes étant tout près l'une de l'autre en valeur intrinsèque. Double championne d'Algérie, l'USMA a dû, cette saison, céder devant la JSK. Un résultat logique et mérité. Le championnat étant une affaire de régularité, c'est le club de la Kabylie qui a le mieux terminé la saison face à une USMA dont les signes d'essoufflement étaient perceptibles. A quelque chose malheur est bon, a-t-on l'habitude de dire. Pour ce qui est de la JSK, l'histoire retiendra que son élimination en quarts de finale de la coupe de la CAF par les Camerounais du Cotonsport de Garoua lui a certainement été bénéfique sur le plan national. Durant les trois saisons précédentes, ses succès dans la compétition africaine l'avaient handicapée et placée en état d'infériorité dans la conquête de titres nationaux. Cette fois-ci, sans une coupe de la CAF dans les jambes, elle a pu se consacrer entièrement au championnat avec l'heureux dénouement pour elle que l'on connaît. De son côté, l'USMA, qui paraissait, au départ, promise à un troisième titre de champion d'Algérie de suite, a fini par payer les efforts consentis en ligue des champions d'Afrique, une compétition où elle avait atteint les demi-finales. Malgré la richesse de son effectif, l'équipe algéroise a manqué de souffle au moment opportun, c'est-à-dire lorsque le moindre point valait son pesant d'or. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que des joueurs comme Ammour, Dziri et Benchergui ont raté les dernières sorties de leur équipe pour cause de blessure et qu'un élément comme Achiou, qui carburait à plein régime durant la phase aller du championnat, termine la saison sur les genoux au point de rater un transfert vers le club français de Rennes dont les dirigeants ont reconnu qu'il n'avait plus rien à voir avec le fringant joueur qui leur avait tapé dans l'oeil lors de la CAN 2004. C'est justement sur le plan de la fatigue que peut se jouer cette finale car il faudra se demander si les Rouge et Noir, même avec l'apport de leurs trois blessés, dont on dit qu'ils sont rétablis (mais qui seront privés des services de leur capitaine Zeghdoud, de Deghmani et de Metref, tous trois suspendus), pourront avoir le jus nécessaire pour négocier convenablement ce rendez-vous. Leur dernière sortie en demi-finale face au MCO, même couronnée de succès (mais dans la série des tirs au but) n'avait pas rassuré leurs plus chauds supporters. Mais s'agissant d'un match particulier, c'est-à-dire une finale de coupe, qui plus est face au rival de toujours, la JSK, on peut penser que l'USMA saura réagir ne serait-ce que pour briser l'hégémonie du club de la Kabylie cette saison. Mais ce dernier, en passe de réussir son troisième doublé de son histoire, sait que le plus important pour atteindre le sommet est de ne pas rater la dernière marche.