Et l'on se remet à parler de Coupe d'Algérie de football et de finale. Un moment intense qui jouit de cette particularité d'être à lui seul une histoire dans l'histoire d'un club. Moment à succession ouverte et ininterrompue de temps forts dont la confrontation du jour J et de l'heure H sur le terrain peut durer 90 minutes, se prolonger d'une demi-heure supplémentaire, aller jusqu'au bout du suspense des tirs au but, elle n'est et ne sera jamais qu'une mi-temps parmi d'autres d'un match entamé, justement, longtemps avant cette étape, précisément dès les demi-finales achevées et les deux tickets pour l'ultime tour décrochés, et qui ne s'achèvera aussi jamais, continuant à meubler les discussions des supporters des deux camps, avant de s'inscrire pour l'éternité dans les annales des deux finalistes, vainqueur ou vaincu.Les supporters du CR Belouizdad et du CA Bordj Bou Arreridj sont en train de mettre une nouvelle fois en exergue cette évidence acquise au sport roi qui a toujours trouvé en Dame Coupe le serviteur fidèle et en une finale de cette compétition l'opportunité de soigner une popularité en mal de s'assumer. Pour cette 45e édition du genre, les deux adversaires de cet après-midi, au stade Tchaker de Blida, n'auront assurément pas volé leur statut d'heureux finalistes. Belouizdadis et Bordjis cultivent aujourd'hui les fruits d'un travail respectable étalé tout le long de la saison à travers des résultats tout aussi respectables et s'affichant, entre autres satisfécits, comme une reconnaissance de la gestion saine, sous la houlette de deux présidents. Et un entraîneur aussi, celui du CABBA, en l'occurrence Abdelkader Yaïche, qui aura réussi l'exploit de carrément métamorphoser une formation moribonde et relégable jusqu'à la dernière journée de la saison dernière en équipe conquérante cette année, en championnat et un peu plus en coupe d'Algérie. La fête de la Coupe d'Algérie s'étant réinstallée depuis plusieurs jours dans la perspective d'un choc inédit (un CRB quintuple détenteur face à un CABBA qui découvre la finale), c'est manifestement le football qui gagne et se refait une santé de circonstances. Et dans le sillage, ils sont logiquement nombreux à tirer profit parmi tous ces gestionnaires du football national, régulièrement à l'affût de ce genre d'opportunités qu'ils n'hésitent pas à verser à leurs propres comptes et à faire valoir comme une réussite qui est aussi la leur.Même si le reste des jours du football national indique tout le contraire de cela. N'est-ce pas d'ailleurs ce contraire qui pousse à faire jouer aujourd'hui une finale du genre ailleurs qu'au stade du 5 Juillet (dont on commence par oublier même l'existence) et ses commodités les plus appropriées pour pareil rendez-vous ? Mais, le temps d'un après-midi qui sort de l'ordinaire moribond, mieux vaut oublier le reste, tout le reste, et n'accorder de place qu'au football. Et que la fête soit ! L. I.