L'homme passe pour être le diplomate de terrain par excellence. Hubert Colin de Verdière regagne son poste d'ambassadeur de France à Alger après l'avoir quitté en 2002. Il a été rappelé dimanche après le décès de Daniel Bernard, au mois d'avril dernier, des suites d'une longue maladie. Hubert Colin de Verdière est présenté par les observateurs comme un fin connaisseur des arcanes des relations algéro-françaises. D'ailleurs, il est vu comme l'une des parties les plus actives qui a contribué efficacement à la réussite de l'Année de l'Algérie en France et ce, en dépit de toutes les spéculations et les rumeurs qui ont émaillé cet évènement. Cette nomination atteste, en outre, de la volonté des deux pays de consolider la coopération bilatérale, dont Hubert de la Verdière est une pièce maîtresse, par sa connaissance de l'Algérie, tant au plan politique, économique que social. L'homme passe pour être le diplomate de terrain par excellence qui ne fuit pas le débat et intervient régulièrement dans les médias. Les Algériens l'on connu lors des inondations de Bab El-Oued où il n'a pas hésité à se rendre sur les lieux du sinistre quelques heures seulement après la catastrophe. Un geste d'ailleurs très apprécié par les Algérois qui retiennent de l'homme, sa volonté de changer les choses entre l'Algérie et la France. Certains observateurs le qualifient de «DCA diplomatique», à même de répondre à l'offensive américaine de charme en direction de l'Algérie. En effet, au plan stratégique, la «guerre de position» franco-américaine autour du Maghreb, impose à la France de se faire représenter par une grosse cylindrée de la diplomatie. Hubert Colin de Verdière, l'un des artisans du rapprochement entre son pays et l'Algérie, revient à Alger après un défilé de ministres, dont celui des Finances et de l'Economie, Nicolas Sarkosy, dont la visite a été l'occasion de la signature d'une convention d'un montant de 50 millions d'euros, portant la participation de l'Agence française de développement au programme de reconstruction post-séisme décidé par les pouvoirs publics en juillet 2003. Le rappel de ce diplomate, proche de Jacques Chirac, est plus qu'un signe fort de Paris en direction d'Alger. Pour l'Elysée, le rapprochement algéro-français est une option stratégique. Cette confiance renouvelée est susceptible de contribuer efficacement à la résolution d'un nombre important de dossiers internationaux sur lesquels l'Algérie et la France n'arrivent toujours pas à se mettre d'accord. Hubert Colin de Verdière est vu, de ce fait, comme un intermédiaire exemplaire pour la consolidation des relations algéro-françaises.