Une image de la galerie éthiopienne Les Addis-Abebiens veulent à tout prix une victoire devant des Verts 8es finalistes du dernier Mondial brésilien. A quelques heures du match Ethiopie-Algérie, les Addis-Abebiens vaquent normalement à leurs occupations tout en ayant une pensée à cette confrontation inaugurale des éliminatoires de la coupe d'Afrique des nations 2015 de football (CAN-2015), aujourd'hui à Addis-Abeba. Une visite du centre-ville, où routes cabossées, pauvreté apparente et richesses dissimulées s'entremêlent, montre comment les habitants d'Addis-Abeba gagnent leur vie: mendicité, gardiennage, cireur de chaussures ou vente d'objets artisanaux, toutes les méthodes sont bonnes pour avoir en poche quelques misérables sous. Une misère qui, cependant, est loin d'empêcher les Addis-Abebiens de parler football, notamment en vue du match de cet après-midi qui constitue, pour eux, une occasion inédite de voir à l'oeuvre des joueurs évoluant en Europe et qui viennent d'atteindre les 8es de finale du Mondial-2014 au Brésil où ils ne se sont inclinés que difficilement face au champion du monde allemand après prolongation. «L'Algérie a une grande équipe», avoue, d'emblée, Emmanuel, la vingtaine bien entamée, accosté par l'APS devant le stadium d'Addis-Abeba, ajoutant qu'il attendait avec «impatience» le jour J pour voir de près les Feghouli, Brahimi, Slimani et autres M'Bolhi et Halliche. Ce supporter des Antilopes Walya a affiché, par ailleurs, un optimisme béat en avançant le score de 2-0 en faveur de son pays, avant d'entonner des chants à la gloire des hommes de Mariano Barreto, repris ensuite par ses amis présents sur place. Se promener à Addis-Abeba pour les étrangers est synonyme d'interpellation par les Ethiopiens notamment en cette période de pré-match: «Algérie, Algérie?», demandent-ils aux journalistes qui leur répondent par un large sourire comme pour dire: «Oui, bien sûr!». «3-0», chambre alors un groupe de chômeurs, en train de papoter sous une pluie fine devant une station de taxis, entourés d'une meute de chiens inoffensifs qui ne cherchent qu'à être caressés. Si ces jeunes ne parlent que de victoire, les plus sages tels qu'Erko, cheveux grisonnants, dans sa tenue de bagagiste dans un hôtel de la capitale éthiopienne, a été plus modéré dans ses commentaires: «Ça ne va pas être facile pour l'Ethiopie, face à une grande équipe d'Algérie, en plus nous sommes deux pays amis, donc un score de parité 1-1 me va très bien», a-t-il pronostiqué. Sans parler de pression qui monte crescendo puisque ce n'est que le premier match des éliminatoires pour Maroc-2015, cette rencontre reste néanmoins importante pour les deux équipes et les supporters éthiopiens comptent en faire une vraie fête du football face à des Mondialistes.