Les services de renseignement français ont coopéré avec Washington pour l'opération qui a conduit à la mort du chef des islamistes somaliens shebab, Ahmed Abdi Godane, tué par une frappe américaine le 1er septembre, a-t-on appris dans l'entourage du président français. «La France et le président de la République ont appuyé la coopération en matière de renseignement et de coordination» en vue de la frappe, a indiqué cette source, confirmant en partie des informations de l'hebdomadaire Le Point. «Cela n'a pas été une opération française sur le terrain, nous n'étions pas dans l'intervention», a toutefois précisé l'entourage du président François Hollande. Agé de 37 ans, Ahmed Abdi «Godane», également connu sous le nom d'Abu Zubeyr, était l'une des dix personnalités les plus recherchées pour terrorisme par les Etats-Unis. Les shebab ont assuré qu'ils «vengeraient» la mort de Godane et lui ont nommé un successeur, Ahmed Umar Abou Oubaïda. Les Etats-Unis ont indiqué que Ahmed Abdi «Godane» avait été tué lors d'une frappe de missiles Hellfire et d'armes à guidage laser sur une réunion de hauts responsables shebab au sud de Mogadiscio. Selon Le Point, «les éléments permettant cette opération - à savoir l'identification précise de son pick-up et la route qu'il devait emprunter - ont été transmis au Pentagone par la DGSE (renseignements extérieurs français, Ndlr) sur ordre explicite du président de la République». «Godane» était à l'origine de l'enlèvement, le 14 juillet 2009, de deux agents de la DGSE, écrit encore l'hebdomadaire français. «Le premier, connu sous le pseudonyme de Marc Aubrière, était parvenu à s'évader, mais le second, Denis Allex, avait été détenu par Godane dans des conditions particulièrement barbares», souligne-t-il. Une opération militaire française conduite le 11 janvier 2013 pour tenter de le libérer avait échoué. L'otage et deux membres du commando avaient été tués, ainsi qu'au moins dix-sept shebab.