Des observateurs militaires étrangers seront déployés au Mozambique dès la fin octobre pour s'assurer que la période post-électorale ne donnera pas lieu à des violences, a annoncé hier le ministre Jose Pacheco. Les élections présidentielle et législatives se sont tenues le 15 octobre. Les résultats définitifs ne sont pas encore connus mais le Frelimo, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, semble en passe de s'imposer largement, avec environ 60% des voix. «Nous avons décidé qu'à partir du 29 de ce mois, des observateurs militaires seraient déployés dans quatre provinces», a déclaré M.Pacheco, ministre de l'Agriculture et chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers avec la Renamo, le principal parti d'opposition, qui dispose encore d'hommes en armes après deux ans de guérilla larvée. Selon M.Pacheco, le déploiement des soldats étrangers créera «les conditions pour commencer à intégrer les combattants de la Renamo dans les forces mozambicaines de police et dans l'armée». Neuf pays pourraient participer à l'envoi d'observateurs militaires, le Botswana, la Grande-Bretagne, le Cap Vert, l'Italie, le Kenya, le Portugal, l'Afrique du Sud, les Etats-Unis et le Zimbabwe. Au lendemain du scrutin, la Renamo a accusé le pouvoir d'avoir massivement fraudé. Le chef de la Renamo, l'ex-guérillero Afonso Dhlakama, qui était candidat à la présidentielle, s'est engagé à ne pas avoir recours à la violence. Mais les analystes notent que la violence politique n'a jamais vraiment cessé au Mozambique depuis des décennies. Des observateurs américains et européens se sont étonnés mardi de certaines «irrégularités» et de la lenteur du décompte des votes. «Malgré les bonnes conditions du vote le jour même, les opérations post-électorales connaissent de nombreux problèmes», a signalé la mission d'observation électorale de l'Union européenne.