L'ES Sétif, dont personne ne donnait cher lors de son début de parcours en Ligue des Champions, a su surmonter toutes les épreuves et embûches pour démontrer que rien ne pourrait s'opposer, y compris l'argent, à la volonté et l'abnégation. On se souvient d'abord que le problème primaire du président de l'équipe sétifienne Hassan Hamar, a été ce nerf de guerre qu'est l'argent. Ce qui d'ailleurs avait été la cause du départ de plusieurs titulaires vers d'autres cieux durant l'inter-saison. Le coach Velud ayant quitté l'équipe, le président Hammar a eu le courage, faut-il bien le souligner, de faire confiance en son «jeune» entraîneur Kheireddine Madoui, qui était alors l'éternel coach adjoint. Pour revenir à ce fameux problème d'argent des joueurs à savoir le passif, la 2e tranche de la prime de signature et autre, qui a obligé les joueurs à se manifester par plusieurs grèves, il est utile de rappeler que le président Hassan Hamar avait affirmé juste après la consécration de l'Aigle noir, le 21 mai, que les joueurs seront officiellement régularisés après leur retour du Gabon. A ce moment-là, les caisses du club de la capitale des Hauts-Plateaux venaient juste d'être renflouées par quelque 3,5 milliards de centimes émanant du MJS et de certains sponsors, à l'instar de Djezzy et Cotex. La crise financière, la FAF et la LFP sur la route des Sétifiens Une bonne bouffée d'oxygène, mais qui s'avère bien insuffisante pour régler définitivement cette histoire d'argent avec les joueurs. C'est d'ailleurs pour cette raison précise que les dirigeants sétifiens espèrent que leurs joueurs feront une nouvelle fois preuve de patience et de beaucoup de compréhension comme ils l'ont déjà fait durant l'exercice écoulé, en remportant le titre de champion avec le peu de moyens présents. S'ensuit une bonne leçon de patience et de dévouement qui a vraiment donné à réfléchir à tout un chacun. Puis c'est la FAF et la LFP qui fait réfléchir les responsables sétifiens pour son lancement dans cette compétition. La LFP avait exigé des responsables des clubs de signer une convention pour ne point demander le report de leurs matchs respectifs au moment où le président de la FAF émettait le souhait que les clubs algériens décident de ne point participer aux joutes africaines. Ce qu'a accepté, entre autres, l'USM El Harrach. Mais pas l'ES Sétif. S'ensuit donc cette programmation infernale qui a obligé le jeune coach de l'ES Sétif Madoui à diviser son groupe en deux pour jouer deux matchs le même jour dont celui de la Ligue des champions. Relevant ce défi, les Sétifiens se qualifient au prochain tour en revenant de leur déplacement contre les Gabonais de Bitam. Et ce fut là le déclic: C'est après notre victoire au Gabon que j'ai compris que nous pouvions aller très loin dans cette Ligue des champions» avait alors confié le coach Kheireddine Madoui. Et il avait bien raison. Madoui relève la tête des entraîneurs locaux Le temps le lui a donné et les résultats le prouvent. La mission des Sétifiens n'a pas été facile depuis l'entame de cette campagne africaine, notamment avec le cumul des matchs depuis l'été dernier et le refus de la Ligue de reporter ses matchs du championnat de Ligue 1. Après une qualification par forfait aux dépens de Steve Bico, les camarades du revenant Ziaya ont balayé en 16e de finale les Burkinabés d'Asfa Yannenga (5-0, 0-0), puis le Coton sport Garoua (1-0, 1-0) en 8e de finale. En phase de poule les gars de «Aïn El Fouara» ont pris la deuxième place avec 10 points (2 victoires, 4 nuls, aucune défaite) derrière CS Sfax dans un groupe B relevé composé également de l'Espérance de Tunis et du Ahly Benghazi. Cette qualification rappelle celle de 1988 lorsque les Sétifiens, conduits par Adjissa, avaient éliminé le Ahly du Caire aux TAB (4-2). Les deux matchs s'étaient soldés par le même score (2-2). En finale, l'équipe du défunt Mokhtar Laâribi avait été sacrée face aux Nigérians d'Iwanwanyu (0-1, 4-0) dans la coupe d'Afrique des clubs champions (ancienne appellation de la compétition). L'Aigle noir devient ainsi le premier club algérien à se qualifier à l'étape finale de l'épreuve avec sa nouvelle version lancée en 1997. L'ES Sétif qui a perdu aux TAB (3-2), une finale de la coupe de la Confédération africaine (CAF) en 2009 face au Stade malien en 2009, espère renouer avec les titres continentaux. Ainsi donc, l'ES Sétif qui a réussi l'excellente performance de faire match nul à Kinshasa, dimanche dernier, face au Vita club, se prépare depuis son retour du Congo au Centre technique de Sidi Moussa pour ce match retour décisif contre cette même équipe de l'AS Vita Club prévue, samedi prochain, à 19h30 au stade Tchaker de Blida. Ce sera un 1er novembre coïncidant avec le 60e anniversaire du déclenchement de la révolution de Novembre 1954. Et nul doute que les Sétifiens ne rateront certainement pas l'occasion d'offrir ce nouveau trophée à leur pays, l'Algérie, pour bien fêter doublement cet anniversaire aussi historique que leur parcours dans cette Ligue des champions continentale...