En sifflant la fin de la 2ème manche de la finale de la Ligue des champions d'Afrique, remportée par l'ES Sétif au bout d'un insoutenable suspense aux dépens des Congolais du Vita Club, l'arbitre du match, le Gambien Bakary Papa Gassama, ne se doutait peut-être pas qu'il venait de donner le signal de la plus grande explosion de joie jamais observée à Sétif. Jamais en effet, depuis l'Indépendance de l'Algérie, la capitale des Hauts-Plateaux n'a vécu une telle liesse populaire, aussi spontanée, aussi débridée, aussi folle. C'est sans doute ce qui explique que vers 21h30, aussitôt après que le referee eut sifflé la fin de la rencontre, toute la ville se trouva envahie d'un véritable «tsunami» noir et blanc, aux couleurs de l'ESS. Des dizaines de milliers de supporters, jeunes et moins jeunes, proches de la transe, ont donné libre cours à leur joie. Contrairement aux explosions de joie vécues par Sétif lors de précédentes victoires de l'Entente, cette fois, les scènes de liesse ne se sont pas seulement concentrées au centre-ville et sur la place de Aïn Fouara, habituels réceptacles des réjouissances sétifiennes. La «fièvre» a en effet gagné, samedi soir, toute la ville, de la cité El Hidhab, à l'est, à la cité Tlidjen, au sud, en passant par les quartiers populaires de Tandja et de Bel-Air, au nord de la ville. A pied, en voiture, à moto, à bord de camions ou entassés dans des minibus semblant être sortis de nulle part, les supporters sétifiens, brandissant des centaines de banderoles, sont salués, dans toutes les rues de la ville, par de stridents youyous provenant des balcons recouverts des couleurs du club cher aux regrettés Mokhtar Arribi et Abdelhamid Kermali. Peu après 22h, des supporters affluaient encore, par centaines, des villages entourant Sétif, comme Ain Sfiha, Aïn Arnat ou Mezloug. La fête sétifienne était partie pour durer une bonne partie de la nuit, en attendant l'arrivée du trophée de la Ligue des champions à Aïn Fouara, comme le veut la tradition.