L'unité industrielle est aujourd'hui bien là et elle produit la nouvelle Symbol, soit le véhicule made in Algérie Ce cafouillage est pénalisant surtout que Renault pourrait «y laisser des plumes» en cas de blocage chronique. L'usine automobile en Algérie n'est plus l'Arlésienne comme s'évertuaient à l'appeler les plus sceptiques, alors que le projet naissait à peine dans les esprits des décideurs de part et d'autre de la Méditerranée. L'unité industrielle est aujourd'hui bien là et elle produit la nouvelle Symbol, soit le véhicule made in Algérie. Fêtée en grande pompe, l'arrivée de ce véhicule qui annonce l'avènement de l'industrie automobile dans notre pays, donne néanmoins du fil à retordre à certaines institutions appelées à mettre la main à la poche, notamment la Banque d'Algérie. Dans les sphères financières l'on susurre que le taux d'intégration annoncé pour l'usine nouvelle de Oued Tlélat qui produit, justement, la Symbol, est encore flou. Un désaccord entre la Banque d'Algérie et le ministère de l'Industrie et des Mines autour de ce fameux taux d'intégration serait bien là. Si le département de Bouchouareb a annoncé le taux de 17%, la Banque d'Algérie ne l'entend pas de cette oreille et va pour un taux qui avoisine les 41%. Soit le taux qui aurait été initialement annoncé. D'autres sources indiquent que la Banque d'Algérie avait dans un premier temps proposé le taux de 30% en guise d'étape d'attaque, et ce en prévision de la hausse de la facture de consommation estimée dans un futur proche à quelque 20%, selon les experts. Ce cafouillage est pénalisant surtout que Renault pourrait «y laisser des plumes» en cas de blocage chronique, laisse-t-on entendre. Un smig d'entente autour dudit taux d'intégration s'impose, surtout que la voiture est éligible au crédit à la consommation tel qu'établi par la loi de finances 2015. L'on rappelle que Renault a investi 50 millions de dollars dans l'usine de Oued Tlélat, sachant que cette valeur atteindra les 400 millions de dollars pour produire les 75.000 unités/an. Cet engagement atteindra enfin les 800 millions de dollars pour produire les 150.000 unités. 113 entreprises algériennes triées sur le volet dans le cadre de la sous-traitance autour du projet de Oued Tlélat sont appelées à fournir l'usine du constructeur français à Oran, notamment en pièces plastiques, voire mécaniques et métalliques dans un futur plus ou moins proche. Ces entreprises au même titre que le coût de la main-d'oeuvre- encore en phase d'adaptation avec le process de fabrication- sont autant d'éléments qui entrent en ligne de compte dans le calcul du taux d'intégration. En attendant, le taux d'intégration des 17% est contesté par la Banque d'Algérie. L'institution de Laksaci considère que ce taux ne permet pas à la Symbol made in Algérie d'être éligible au crédit à la consommation. Selon certaines sources et afin d'éviter cet écueil sur lequel butent les deux parties (banque et gouvernement), les autorités ont décidé de livrer la première fournée de l'usine de Oued Tlélat aux administrations et aux ministères...l'Etat se trouve ainsi le premier client de l'usine d'Oran dans la phase de démarrage. Finalement, le prix de la nouvelle Symbol (made in Algérie) se révèle excessif, comme l'affirme l'expert économique Kamel Rezig qui estime que l'obligation faite aux mutuelles de l'éducation et de la santé d'acquérir ce produit au profit de leurs personnels «se révèle inadéquat car les capacités financières de ces derniers ne leur permettent pas de prétendre à une voiture d'un tel coût». La même source indique que le gouvernement s'applique, dans cette phase de démarrage, à «imposer ce modèle à un million de travailleurs appartenant à ces mutuelles sous la formule du crédit à la consommation». Selon certaines indiscrétions, les dix prochaines années verront l'usine fournir exclusivement les mutuelles en ce modèle, soit la Renault Symbol, sortie tout droit de l'usine de Oued Tlélat. Le système vise à satisfaire la demande induite par des accords préalables entre les mutuelles et les organisations professionnelles, à l'instar de l'Union générale des commerçants et artisans qui a salué l'accord entre le constructeur automobile français et les parties algériennes. Les commerçants auront à débourser 30% de la valeur du véhicule quitte à finaliser le versement au bout de 24 mois. Les travailleurs de l'éducation et ceux de la santé pourront quant à eux commencer leurs achats dès le mois de février prochain avec un apport initial qui sera suivi par des versements réguliers pendant quatre ans consécutifs.