La bonbonne de gaz se fait désirer Sur le terrain rien n'est encore perceptible puisque la bouteille de gaz était toujours introuvable, hier, aux quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. L'hiver s'annonce synonyme de calvaire pour l'ensemble des foyers situés dans la wilaya de Tizi Ouzou et qui ne sont malheureusement pas encore dotés de gaz de ville. La crise persiste en dépit du fait que du côté des autorités locales, notamment à la wilaya, c'est le branle-bas de combat pour gérer les conséquences immédiates des intempéries enregistrées durant la semaine dernière. En effet, on a appris que les services concernés ont pris toutes les mesures nécessaires afin de faire face à cette situation pénible que vit le citoyen. C'est du moins ce que laisse entendre un communiqué rendu public par la cellule de communication de la wilaya inhérent aux perturbations atmosphériques caractérisées par de fortes chutes de pluie et de neige. Selon la même source, alertée à l'avance par les services météorologiques, les services de la wilaya «ont pris toutes les dispositions pour faire face aux conséquences de ces perturbations sur le réseau routier, l'alimentation des foyers en électricité et en gaz butane. Pour coordonner les actions et suivre de près l'évolution de la situation, une cellule de veille a été installée au cabinet du wali: elle est en relation permanente avec les cellules installées dans les daïras et les communes et tous les services techniques concernés». Une information qui contraste entièrement avec la réalité du terrain puisque, durant toute la semaine passée et jusqu'à hier vendredi, il était impossible de trouver une bonbonne de gaz en dehors de quelques endroits comme c'est le cas du grand dépôt de vente Naftal de gaz, situé à l'entrée de la ville de Tigzirt. Ailleurs, le citoyen a beau chercher la fameuse bonbonne, en vain. C'est le cas notamment de toutes les pompes à essence sises au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, entre autres celles situées sur la RN 12. «J'habite dans la daïra de Makouda, je cherche du gaz partout depuis une semaine en vain. Je suis allé à tous les dépôts situés dans la région, à Tala Bouzrou, à Boudjima, à Ouaguenoun, au niveau de la pompe à essence sise à la Crète, à Sikh Oumeddour, à Chamlal, aux pompes à essence de Aït Benamara et de Naftal de Bouklhalfa, il n'y a aucune trace de bonbonnes de gaz pleines!», témoigne un père de famille habitant au chef-lieu de la commune de Boudjima, à 22 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Suite à cette situation de crise qui rappelle un certain hiver maudit de 2007, des mesures d'urgence s'imposent. «Les pouvoirs publics ont géré la situation grâce à la conjugaison des efforts des services techniques, des élus et des populations qui ont contribué à toutes les actions en mettant en oeuvre les moyens dont ils disposent», ajoute la cellule de communication de la wilaya qui rend publics plusieurs chiffres pour illustrer les efforts en question. Mais les chiffres restent pour l'instant au stade de la théorie. Ainsi, apprend-on, «pour faire face à la demande croissante de la population en gaz butane (B13), la direction de Naftal a renforcé l'activité des deux centres enfûteurs situés à Oued Aïssi et à Fréha. Ils assurent une production journalière de 32.596 bouteilles. Ils ont écoulé 27.498 unités et disposent en stock de 7259 unités. A ces deux centres s'ajoutent trois dépôts relais sis à Tigzirt, aux Ouadhias et à Ain-El-Hammam lesquels ont vendu 12.699 bouteilles et disposent d'un stock de 21.767 bouteilles». La version officielle rapporte aussi que toutes les communes de la wilaya s'approvisionnent à partir des centres enfûteurs, et dépôts relais, moyennant la flotte de Naftal et les points de vente structurés sont au nombre de 294, répartis à travers l'ensemble des communes. Pourquoi alors la bonbonne de gaz reste invisible sur le terrain? C'est la question à laquelle personne n'a apporté de réponse pour l'instant. Pourtant, on apprend en outre que pour parer au plus pressé, la direction du commerce de la même wilaya a pris toutes les dispositions nécessaires afin de dégager des aires de stockage, notamment dans les daïras de Bouzeguène, Iferhounène, Ouacifs, Larbaa-Nath-Irathen, Boghni et Ain El Hammam: «Des permanences seront assurées afin de ravitailler le citoyen durant le week-end, en cas de nécessité. Les populations de la wilaya ont été approvisionnées en, quantités suffisantes, en produits alimentaires de première nécessité. Une attention particulière est accordée aux localités et agglomérations susceptibles d'être enclavées par la neige», ajoute la version des autorités. Il est vrai que, concernant les denrées alimentaires, pour l'instant aucune perturbation dans la distribution n'est signalée. Mais en l'absence de gaz, peut-on cuisiner quoi qu'il en soit et comment le citoyen pourra-t-il se chauffer avec un froid pareil? Notons que concernant le réseau énergétique, «les équipes relevant de l'entreprise Sonelgaz ont été dépêchées à travers l'ensemble des daïras pour faire face aux pannes habituelles et à celles dues aux intempéries. Aucune interruption d'alimentation en gaz naturel n'a été enregistrée», a indiqué le communiqué officiel de la wilaya. Pourtant, sur le terrain, rien que dans la nuit de jeudi à samedi dernier, une partie de la daïra de Maâtkas est restée sans lumière jusqu'au lendemain. C'est le cas aussi dans de nombreuses localités où le courant électrique a été interrompu, comme à Boudjima, en milieu de semaine. «La direction des travaux publics, assistée par les communes, a pris toutes les dispositions nécessaires et a procédé à la réouverture des axes routiers, principaux et secondaires à travers l'ensemble des communes et des villages de la wilaya, à l'exception des cols de Tirourda, de Tizi-N'kouilal et de Chellata obstrués par la neige», ajoute en outre la cellule de communication de la wilaya, concernant le volet des blocages des routes. Des moyens matériels ont été mobilisés à cet effet comme des chargeurs, des tracteurs avec remorque, des camions de différents types, des chasse-neige, etc.