L'investissement dans un tel créneau est fixé par certaines règles à prendre en compte dans le cadre du cahier des charges mis en place par la commission mixte. On innove à Oran. Et de quelle manière! Dans très peu de temps, les pique-niques dans les espaces forestiers seront payants. Après les plages et les espaces de stationnement, c'est au tour des forêts d'Oran d'être privatisées. 14 espaces forestiers seront cédés aux concessionnaires, apprend-on auprès des sources proches de la commission agriculture et tourisme près l'APW d'Oran. Les mêmes sources indiquent que «la wilaya d'Oran est fin prête dans ses démarches en mettant en place une commission mixte comprenant des cadres de la commission agriculture et du tourisme, des cadres de la direction de l'environnement, la Conservation des forêts et des chefs de daïra». Cette commission assume la tâche de délimiter les espaces forestiers à privatiser en concédant leur gestion à de tierces personnes. En tout, 14 sites sont concernés. Il s'agit entre autres des forêts vierges de Madagh rattachées à la municipalité de Aïn El Kerma, la forêt de M'sila dans la commune de Boutlélis, forêt de Khadidja de la localité de Aïn El Turck. D'autres espaces sont désignés dans les bois d'El-Kerma et Es Sénia. Le site forestier se trouvant sur la route menant à d'Oran à Bir El Djir sera soumis à la concession. D'autres lopins, situés dans les communes de Hassi Okba, Aïn Franine et Gdyel connaîtront le même sort et ce dans le cadre de l'élargissement de la carte touristique de la wilaya d'Oran. Tant d'autres sites, mitoyens du centre-ville, seront ouverts à la concession. L'investissement dans un tel créneau est fixé par certaines règles à prendre en compte dans le cadre du cahier des charges mis en place par la commission mixte regroupant plusieurs institutions, en relation avec les forêts et le tourisme de la wilaya d'Oran. Ce détournement à grande échelle de plusieurs dizaines d'hectares des forêts d'Oran risque de ne pas aboutir, en subissant le même sort que le détournement de la forêt de la météo d'Oran amputée de près de 1 000 arbres. Dans cette bessonne stoppée par la société civile, le mouvement associatif, les férus de l'environnement et les citoyens d'Oran, les promoteurs dudit projet argumentaient leurs dires en déclarant que «le site concerné connaîtra des projets d'utilité publique». Après cette dénonciation, l'administration locale a fait marche arrière en décidant de stopper la nébuleuse tronçonneuse ayant fait d'irrémédiables ravages dans la forêt de la météo d'Oran. Cette demi-mesure n'est pas une victoire entière du mouvement associatif tant que le projet aménagement de ladite forêt est toujours maintenu. Les décideurs, à leur tête le wali d'Oran, ont, suite à la visite rendue sur place par le directeur général des Domaines, laissé planer l'illusion quant au reboisement des espaces «dévitalisés» lors de l'opération d'arrachage des arbres dont les bilans parlent de près de 800 arbres tronçonnés. Selon les associations engagées dans la défense de l'environnement, l'espace ravagé par la tronçonneuse sera reboisé, tout en maintenant la réalisation du projet d'aménagement d'un parking au niveau de ce site. Toutefois, les férus de la nature et des espaces verts, se félicitent, en ayant réussi à stopper, ne serait-ce qu'à titre provisoire en attendant la victoire entière, le projet. L'ordre de mettre à l'arrêt ledit projet est-il officiel ou verbal? Aucune réponse officielle n'a été donnée. Une chose est sûre: le projet lancé par la direction des travaux publics vise la réalisation d'un parking destiné à abriter les visiteurs du nouveau siège de la daïra d'Oran. Les responsables en charge de la question indiquent que «le projet sera concrétisé dans le même site, tout en tenant compte de l'aspect environnemental des lieux». L'arrêt de la mise à mort du dernier poumon forestier d'Oran n'est pas le fait du hasard. Il s'agit du fruit de la mobilisation de huit associations oranaises se rassemblant dans le site, tout en menaçant de recourir à l'arbitrage de la justice. Les deux affaires, concession des forêts et détournement de la forêt de la météo sont semblables à celle orchestrée sur la forêt de Canastel lorsque plusieurs dizaines de bulldozers avaient été mis en marche dans le cadre du lancement de plusieurs projets de promotion immobilière. Les promoteurs ont reculé à la faveur de la mobilisation citoyenne ayant dénoncé «la bétonisation des espaces verts».