Le paysagiste Samir Slama écrira que «l'ex-forêt de l'Institut de la météorologie n'existe plus aujourd'hui. Entre 700 et 800 arbres ont été arrachés». Le foncier abritant le cadre de vie ou encore l'environnement, ne semble être d'aucune utilité hormis sa bétonisation en le bradant ou en le détournant sous l'insidieux argument de l'exploiter dans le cadre de l'utilité publique. C'est du moins ce que laissent croire toutes les dernières actions commises récemment au nom du développement local portant curieusement sur la réalisation par les pouvoir publics locaux des projets au profit des jeunes se trouvant en chômage. Tel est le grave acte perpétré dans la cité des HLM, tout près du centre-ville d'Oran. Les responsables locaux n'ont trouvé rien de mieux à faire que de passer sous la tronçonneuse quelque 700 arbres pour créer un lopin de terrain avant de le récupérer pour le bétonner en le transformant en parking qui servira de lieu de stationnement automobile. Le projet est également emballé dans l'argument convaincant consistant à prévoir la réalisation d'une passerelle et des toilettes publiques. Quelque 30.000 m2 de forêt urbaine appartenant à l'Office national de la météorologie ont été détruits en moins de 48 heures. Le paysagiste Slama Samir, dénonçant avec une rare véhémence l'usage de la tronçonneuse, dira dans son journal électronique L'Oranais que «cette destruction s'est faite avec une dextérité aussi exemplaire que celle mise en branle, lors de la destruction des halles centrales par le précédent wali». Plus encore râleur dans son récit, il ajoutera que «l'ex-forêt de l'Institut de la météorologie n'existe quasiment plus aujourd'hui. Entre 700 et 800 arbres dans la force de l'âge, environ 50 ans, et donc au summum de leur production en oxygène, ont étés arrachés sans aucun état d'âme». Les décideurs d'une telle opération ont-ils pris le soin de consulter les connaisseurs ne serait-ce ceux relevant de l'Etat? Ont-ils encore eu la présence de d'esprit quant à jauger avant de mettre en marche leurs tronçonneuses, que les dégâts pouvant être provoqués dans le futur seraient irrémédiables? D'autant plus que la dernière coupe opérée touche l'une des dernières forêts qui fournit de l'air frais aux poumons des Oranais. Des sources de la direction de l'environnement indiquent que «les spécialistes n'ont en aucun cas ni été consultés ni associés à un tel détournement». Pour les promoteurs du projet, Slama Samir de L'Oranais n'en croit aucune thèse de celles qui lui ont été avancées par un chef de chantier présent sur les lieux. Selon L'Oranais de Slama «le parking en question sera réalisé au profit de la grande mosquée d'en face». Une telle explication est, pour Slama, ironique perçue sur place comme une fuite en avant tant que «la grande mosquée Ibn Badis est dotée de deux parkings en sous-sol et de suffisamment d'espace pour permettre de stationner quelques milliers de voitures». Cette destruction est, de l'avis de toutes les associations en charge de la protection de l'environnement, illégale tant que, comme le souligne le paysagiste Slama Samir dans son site, qu'«elle n'a pas fait l'objet d'une recherche de solution alternative conformément à la réglementation et notamment l'article 12 de la loi 06/07 qui souligne qu'aucun déclassement d'espace vert ne peut être opéré s'il n'a pas fait l'objet d'une étude faisant ressortir l'utilité publique de l'affectation envisagée et l'impossibilité d'utiliser une assiette foncière, autre que celle de l'espace vert concerné». Qui sauvera donc le dernier poumon d'Oran? Sûrement pas la wilaya ni encore moins le wali d'Oran! s'exclament les riverains. Car, a-t-on expliqué, le mois d'octobre dernier le wali d'Oran avait été mis au parfum lors de la sensibilisation faite par des associations. Il aurait même instruit publiquement le directeur des travaux publics quant à effectuer une sortie effective sur le terrain accompagné des dites associations en vue de solutionner une problématique aux conséquences fâcheusement rapides. Et depuis, rien n'a été décidé ni fait, ne serait-ce qu'une instruction verbale pouvant stopper les ravages de la tronçonneuse. En attendant les évolutions de l'affaire, des associations de protection de l'environnement continuent de revendiquer le statut de l'arbre tout en promettant d'observer d'autres mouvements de protestations dénonçant tous les actes commis contre le cadre de vie, l'environnement.