La justice italienne a confirmé fier l'incarcération du commandant du chalutier, dont le naufrage dimanche a fait plus de 700 morts, ainsi que son complice présumé, a annoncé une source judiciaire. Un juge des enquêtes préliminaires a confirmé l'arrestation et le maintien en détention du Tunisien Mohammed Ali Malek, que de nombreux passagers ont désigné comme ayant été celui qui était aux commandes du chalutier avec quelque 750 migrants à son bord, ainsi que de son complice présumé, le Syrien Mahmoud Bikhit. Le juge doit continuer samedi les interrogatoires de témoins, notamment sur les exactions commises avant l'embarquement, avant de décider officiellement d'inculper les deux hommes. Vendredi, des survivants ont révélé que deux passeurs somaliens faisaient aussi partie de l'équipage. Ils détenaient les clés des cales où étaient enfermés des centaines de passagers, mais sont morts noyés pendant le naufrage. Le commandant, qui, selon les témoins, était armé d'un bâton et d'un pistolet, est accusé d'homicides involontaires, de naufrage involontaire, d'incitation à l'immigration clandestine et de séquestration de personnes, pour avoir enfermé ces passagers, hommes, femmes et enfants, dans les cales, les condamnant ainsi à mort. A l'arrivée du cargo portugais dérouté par les gardes-côtes et venu le secourir, le chalutier a chaviré parce qu'il "était chargé jusqu'à l'invraisemblable" et en raison des "mauvaises manoeuvres du commandant", a affirmé le parquet, précisant que le chalutier avait heurté trois fois le cargo avant de sombrer. Des témoins ont indiqué que le commandant avait semblé vouloir manœuvrer son bateau comme s'il voulait prendre la fuite.