Mission accomplie Des sources sécuritaires font état d'un groupe d'une trentaine de terroristes venus organiser un congrès et préparer des attentats meurtriers durant le Ramadhan. La grande victoire réalisée par les forces militaires ce mardi dans la région de Lakhdaria reste l'une des plus importantes après celle de Tiguentourine. Retour sur les détails d'une opération spectaculaire: au départ, c'était un groupe de dix terroristes qui activait entre l'est et le sud de la daïra de M'Chedallah qui a été repéré. Aussitôt l'information reçue, l'armée prend ses précautions en bouclant dans un premier temps la forêt de «Thamalahth» qui longe la frontière avec Bordj-Bou Arréridj. Toute la zone a été placée sous très haute surveillance. Le moindre mouvement est épié et scruté par le détachement militaire du groupe spécial stationné à El Hachimia. Ce régiment a une dette à rembourser. Il s'est juré de faire payer les assassins de leur chef, le colonel Merzouk Aïssa décédé lors d'un ratissage. Le commandement de la région militaire facilite le passage à ces groupes qui ont rallié le site. Pour parfaire l'opération, des repentis condamnés à mort par la nébuleuse sont utilisés pour recenser les accès, et les lieux les mieux adaptés à utiliser comme angle d'attaque. Dans la journée de mardi dernier, l'assaut est décidé en début d'après-midi. L'opération, à la différence des précédentes, ne commence pas par le pilonnage. Les militaires des forces spéciales avancent lentement et encerclent un vaste périmètre qui s'étend des frontières avec la commune de Larbatache à l'ouest, Tablat au sud et Boukram dans la wilaya de Bouira. Les habitants des villages alentours, qui subissaient le diktat des terroristes ne laissent rien apparaître. Pour les besoins de l'opération, l'ANP a préparé une équipe aguerrie et parfaitement entraînée. Parmi les éléments figurent les sections spéciales dintervention (SSI), un corps d'élite de la Gendarmerie nationale et des forces spéciales. La traque commence à l'est mais très au courant des tactiques des terroristes, les militaires, discrètement, préparent une autre opération au nord-ouest. La région comprise entre Lakhdaria, Zbarbar, Souk El Khemis est étroitement surveillée. Ce triangle est connu pour avoir été déclaré «zone libre» du temps des organisations terroristes qui écumaient les maquis, en l'occurrence les GIA, MIA, Gspc... difficiles d'accès, couverts d'une flore dense, les versants du mont Guerrouma jusqu'à Zbarbar facilitent le déplacement de petits groupes mobiles et légèrement armés. Ce handicap, l'armée le comblera en optant pour des opérations longuement préparées. Les militaires basent leur stratégie sur le renseignement, le strict renseignement et son traitement judicieux. Depuis plus d'un mois, plusieurs groupes réduits étaient surveillés. La convergence vers le village de «Ferdjioua», dans la commune de Boukram, de ces groupes était connue par les services de renseignement des corps sécuritaires. La dense circulation sur la RN 1 qui relie Lakhdaria à Tablat, dans la wilaya de Médéa, est un autre indice exploité par les services de renseignement... Aux environs de 17 heures, l'information fait état de la mise hors état de nuire d'un premier groupe de 14 terroristes et de la récupération des armes de guerre en leur possession. L'avancée continue, une autre réaction qui surprend le reste du groupe. D'habitude et par mesure préventive, les militaires ne traquent pas les fuyards. La course poursuite se prolonge et les éléments des forces spéciales abattent huit autres terroristes. En fin d'après-midi, la nouvelle est officialisée par les services du ministère de la Défense nationale.Le nombre de terroristes abattus, 25 au total dans la nuit de mardi dernier, les armes et les explosifs récupérés sont deux faits qui réduiront, à ne pas douter la force de cette nébuleuse qui tente à chaque fois de se régénérer en annonçant des ralliements à Al Qaîda, puis à l'EI, en d'autres termes à l'organisation la plus en vue dans le monde et médiatiquement glorifiée. La lutte antiterroriste a pris une autre dimension dans la wilaya de Bouira depuis l'enlèvement et l'exécution du touriste français Hervé Gourdel. Dès l'annonce de la nouvelle faisant état de son rapt à Tikjda, information erronée puisqu'il sera confirmé que l'enlèvement avait eu lieu sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, un impressionnant dispositif avait été mis en place sur l'ensemble des axes routiers de la région. Ce régiment a une dette. Il s'est toujours juré de faire payer chèrement les assassins de leur chef, le colonel Merzouk Aissa décédé lors d'un ratissage. Hier matin, l'opération était toujours menée et le périmètre bouclé. Des informations parlent d'un groupe d'une quarantaine de terroristes venus organiser un congrès et tenter de remettre de l'ordre dans les rangs. Si cette nouvelle venait à être confirmée, cela suppose la présence d'émirs ayant prêté allégeance au califat de l'Etat islamique. Selon toujours une source très au courant des objectifs de ces hordes, la réunion se voulait aussi préparatoire des actes à commettre au mois de Ramadhan qui comme chacun le sait, est le mois où les terroristes accentuent leurs actes criminels. Les quantités d'armes récupérées: on parle de 27 armes de guerre: des Kalachnikovs, des Seminov, une pièce Fmdp, des fusils à pompe et des explosifs. Dans la soirée du mardi dernier, le commandement de l'ANP a dépêché un général sur les lieux pour coordonner l'opération qui est accompagnée d'un travail d'investigation sur l'origine de ces armes. Une source pense qu'il s'agirait d'un arrivage depuis les frontières avec la Libye. La réunion aurait été organisée pour un réarmement des derniers foyers actifs autour de la capitale et dans les régions de haute Kabylie en prévision du mois de Ramadhan prochain. Depuis 20 ans de lutte, l'Armée algérienne réalise un coup de maître dans son combat pour éradiquer le mal.