Ce partenariat algéro-français sur les rails prévoit formation et transfert de know-how. La Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) et son alter ego française, Sncf, se sont engagées à développer de nouvelles activités dans le transport fret et logistique, celui de voitures, de conteneurs, de minerais et de produits agroalimentaires. Un protocole d'accord liant la Sntf et la Société nationale des chemins de fer français (Sncf), a été signé jeudi à cet effet à Alger, dans la perspective de concrétiser des projets de partenariat multiples. Ce partenariat va aider la Sntf à se moderniser, mais cela nécessitera «l'encouragement de la formation», a souligné Boudjema Talai en marge de la signature du protocole d'accord qui prévoit par ailleurs la création d'une école spécialisée. La formation de base de la main-d'oeuvre ainsi que celle des formateurs sera assurée par cette école qui sera basée à Annaba. Le volet formation occupe en effet une place importante dans cet accord. Aussi, ce projet de partenariat prévoit-il des secteurs de formation pointue, comme l'ingénierie ferroviaire, le transport des voyageurs et le transport fret et logistique. Ces projets viennent tout à propos pour redorer le blason, quelque peu terni, de l'entreprise nationale Sntf. Selon cet accord, il est prévu notamment la création à terme d'une société mixte dans la maintenance des équipements des voies ferrées en Algérie. Toujours dans le domaine de la formation, il est utile de rappeler que 30 ingénieurs sont en formation en Allemagne, dans le cadre d'un accord avec Siemens. Ils auront pour mission de mettre en oeuvre le projet de modernisation de la signalisation ferroviaire dès leur retour en 2016 avait déclaré le DG de la Sntf, Yacine Bendjaballah récemment sur les ondes de la Chaîne III. Concernant la stratégie de développement, il avait annoncé également un «projet de gestion des trains par satellite» afin de pouvoir garantir leur ponctualité. Il rappellera que le réseau ferroviaire de L'Algérie est le plus court en termes linéaires dans le Maghreb. Sur les 3 400 km laissés par la puissance coloniale, il n'y a plus que 2800 km qui sont opérationnels. C'est dire que le retard à rattraper est énorme L'autre voie, sans jeu de mots, intéressante dans cet accord, reste le domaine de l'ingénierie ferroviaire dans lequel les deux parties devraient participer en commun à des appels d'offres en Algérie. Ce volet permettra sans nul doute de booster l'activité à l'international de l'entreprise algérienne et son développement à l'échelle nationale et régionale. L'accord signé, en présence du ministre des Transports Boudjema Talai, porte aussi sur le transfert du know-how de la Sncf dans la réservation, la billettique, la valorisation des espaces voyageurs, (point faible de l'entreprise nationale) et la tarification laquelle doit être adaptée au pouvoir d'achat du citoyen sans pour autant négliger l'intérêt économique de l'entreprise. L'accord prévoit également la création d'une société mixte dans le domaine de la maintenance des équipements des voies ferrées, a-t-on indiqué lors de la cérémonie de signature. Le DG de la Sntf, Yacine Bendjaballah, signataire de l'accord a affirmé que ce partenariat «va donner une autre dimension au chemin de fer algérien et une capacité additionnelle pour l'amélioration de la compétitivité». Concernant la plage horaire, Bendjaballah avait assuré dans son intervention à la Chaîne III, que les cadres de la Sntf sont en train d'essayer d'élargir sa gamme de produits en allant vers des heures tardives dans un proche avenir, c'est-à-dire au-delà de 19 h avec la possibilité d'aller jusqu'à 20h notamment avec les dix autorails dont dispose actuellement la Sntf. Le président du directoire de la Sncf, Guillaume Pepy, cosignataire du protocole, a déclaré pour sa part: «Nous comptons sur ce protocole pour engager une collaboration durable entre nos deux groupes et monter ensemble des projets gagnant-gagnant. Nous amplifierons les échanges (...), nous avons aussi à apprendre de l'expérience algérienne.»