Il a été établi qu'en plus des Maliens, 14 pays étaient représentés. L'hôtel Radisson situé au centre de la capitale Bamako a été le théâtre, hier, d'une gigantesque prise d'otages qui a débuté à 7 heures du matin. Aux premiers sons de tirs d'armes automatiques, les forces de l'ordre maliennes ont établi un périmètre de sécurité devant l'hôtel. Les premières minutes de la prise d'otages avaient mis les riverains dans l'émoi. Des tirs d'armes automatiques pouvaient être entendus de l'extérieur de l'hôtel qui compte 190 chambres. «Ca se passe au septième étage, des hommes armés sont en train de tirer dans le couloir», a déclaré une source de sécurité. Au fil des minutes, les premières informations tombent et l'on apprend que des assaillants sont rentrés dans l'enceinte de l'hôtel à bord d'une voiture avec une plaque diplomatique. La première réaction politique du président malien Ibrahim Boubakar Keita, qui se trouvait à N'Djamena pour une réunion régionale consacrée au terrorisme dans le Sahel a été brève, mais claire. «Je déplore ce qui se passe au Mali. Les forces maliennes se sont déployées pour libérer les otages», a-t-il déclaré à la presse avant son départ pour l'aéroport. «Déjà quelques otages ont été libérés. Je lance un appel au calme et à la sérénité au peuple malien», a-t-il ajouté. Sur le terrain, les services de sécurité commencent à s'organiser en vue d'un assaut sur l'hôtel. On apprend dans le même temps qu'environ 80 otages, sur les 170 personnes retenues depuis vendredi matin à l'hôtel Radisson de Bamako par des hommes armés, ont été libérés. Signe que les services de sécurité ont déjà procédé à une approche avant de lancer l'attaque finale. «Les forces spéciales ont lancé l'assaut, les premiers otages libérés, environ 80», rapporte la télévision malienne. «Nos forces spéciales ont libéré une trentaine d'otages et d'autres ont pu s'échapper tout seuls», a déclaré de son côté le ministre de la Sécurité». Nous sommes en fin de matinée et l'essentiel de l'intervention des services de sécurité n'était qu'à ses débuts. Les policiers maliens attendaient des renforts français et américains. En attendant, la progression des forces spéciales de Bamako permettent la libération de plus en plus d'otages. En début d'après-midi, l'information est presque sûre, à savoir que «125 clients et 13 employés» étaient toujours retenus en otage dans l'hôtel. «Selon nos toutes dernières informations, 125 clients et 13 employés sont toujours dans l'immeuble», a déclaré dans l'après-midi un porte-parole du groupe qui gère l'établissement hôtelier. A cet instant, l'assaut final, engagé par les forces maliennes, appuyées par les Français et les Américains, a été donné. De prime abord, le décès de trois otages étrangers a été constaté. Le ministère malien de la Sécurité intérieure, qui a donné l'information, n'a pas révélé la nationalité des victimes. Dans le même temps, l'on a appris la libération de sept otages algériens. Les échanges de tirs violents entre les terroristes et les forces spéciales ont duré plusieurs heures. Mais comme attendu, vers 17 heures 30, l'opération a pris fin et les otages neutralisés. On déplore néanmoins la mort d'au moins 22 personnes dont les corps ont été retrouvés dans l'hôtel. «Vingt deux corps ont été retrouvés», a affirmé cette source de sécurité étrangère. De son côté, la police malienne a affirmé que «deux terroristes ont été tués». Le décompte final des otages et des victimes par nationalité a mis en exergue l'ampleur de l'attentat, puisqu'il a été établi qu'en plus du Mali, 14 pays étaient représentés.