«La pollution de l'air respiré est à l'origine de la propagation de la maladie» Les établissements scolaires situés dans les localités abritant les zones industrielles sont de plus en plus exposés. Prés de 13.000 enfants scolarisés souffrent de maladies respiratoires dont principalement l'asthme. Tels sont les bilans qui ont été arrêtés, depuis la rentrée scolaire de cette année, par les médecins en charge de la santé scolaire près la direction de la santé de la wilaya d'Oran. En tout, pas moins de 270 284 élèves ont consulté les médecins des 41 unités de suivi réparties sur 800 établissements scolaires que compte la wilaya d'Oran. Dans un autre registre, les services en charge des maladies respiratoires près le CHU d'Oran prennent quotidiennement en charge, en leur prodiguant les soins nécessaires, une moyenne de 20 élèves souffrant de l'asthme aigu. Les explications ne manquent pas. Les établissements scolaires situés dans les localités abritant les zones industrielles sont de plus en plus exposés à une telle maladie qui, faute de traitement approprié, devient chronique. D'ailleurs, plusieurs dizaines de cas ont été enregistrés dans les localités d'Arzew et de Bethioua. «La pollution de l'air respiré est à l'origine de la propagation de la maladie», a-t-on expliqué ajoutant que «dans les chefs-lieux d'Arzew tout comme à Bethioua, la situation devient insupportable et l'air irrespirable dès que les unités de fabrication d'ammoniac sont mises en marche.» Plusieurs habitants de ces deux contrées affirment que «le ciel se transforme rapidement en prenant la couleur grise tout en dégageant une odeur pestilentielle et nauséabonde». «L'air respiré est tellement sale qu'on se retrouve souvent obligés de fermer portes et fenêtres tout en se repliant dans nos maisons», dira un maître d'une école primaire ajoutant que «la ville devient déserte dès que l'usine se met en marche». Cette maladie risque de prendre des allures phénoménales vu sa propagation rapide en milieu scolaire. A l'instar d'Oran, la wilaya de Relizane n'est pas épargnée. Les médecins spécialistes tirent la sonnette d'alarme en indiquant que «plus de 2000 élèves des différents paliers ont contracté différentes maladies respiratoires, en premier lieu l'asthme. La localité d'Oued Rhiou se taille la première place en comptant plusieurs dizaines de cas d'enfants scolarisés souffrant essentiellement de bronchite chronique. Plusieurs praticiens dans cette wilaya préconisent la consolidation des unités sanitaires locales en les renforçant aussi bien par des moyens humains que par des moyens matériels. D'ailleurs, ces médecins n'en revenant pas de leurs inquiétudes, s'organisent tout en mettant en place plusieurs dispositifs permettant de cerner la problématique avant de prescrire un traitement de choc. Tout récemment, la direction de la santé de Relizane a organisé une journée d'études à laquelle ont pris part plusieurs spécialistes. L'asthme, le danger qui vient d'Oued Rhiou, a constitué l'essentiel de ladite rencontre. Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de déployer tous les efforts permettant de stopper la propagation des maladies respiratoires en milieu scolaire considérées comme la seconde pathologie après les caries dentaires chez les élèves. Selon les spécialistes, l'asthme peut atteindre un enfant de six mois, ce qui est difficile à diagnostiquer à cet âge. Les parents sont donc appelés à suivre rigoureusement l'état de santé de leurs enfants tout en surveillant constamment leur respiration. Ce n'est pas tout. Les allergies nasales peuvent constituer des risques majeurs pour se transformer plus tard en asthme chez l'enfant. Cela nécessite au préalable une vraie prise en charge médicale de l'enfant atteint. La sonnette d'alarme est donc tirée d'autant que cette maladie fait des ravages chez une couche de la société, fragile, les enfants scolarisés.